Les championnats genevois de football amateur redémarrent ce week-end, et l'Olympique de Genève (OG) est toujours SDF. En novembre, la Ville de Genève lui avait ôté le droit d'utiliser les installations sportives municipales de Varembé en raison de comptes jugés très douteux. La situation n'a pas évolué.
Saisie par OG, la justice genevoise n'a pas encore tranché sur le fond. Et, le 20 février, elle a refusé d'accorder un effet suspensif au club (qui a saisi le Tribunal fédéral). Conclusion: il «ne peut toujours pas accéder» au stade de Varembé, a communiqué ce mardi à tous les clubs genevois l'association cantonale de football (ACGF).
Une situation confuse pour les juniors
Les juniors E et D sous bannière neutre
En découle une situation assez confuse: afin que les quelque 300 juniors ne soient pas pénalisés, la Ville de Genève avait proposé qu'ils jouent sous bannière neutre dans un «team Varembé» géré par un mandataire, Me Stéphane Rychen, une solution validée par l'ACGF. À ce jour, quatre équipes de juniors E et D (joueurs de 9 à 13 ans) évolueront de la sorte.
Le club entrave la solution proposée
Le club a néanmoins tout fait pour entraver cette possibilité (allant jusqu'à tenter de faire interdire par la justice une réunion d'information aux parents mise sur pied par la Ville et refusant de lui transmettre les équipements). Il conserve donc sous son contrôle les juniors C, B et A (14 à 20 ans), dont le statut est précaire: OG ne pouvant plus évoluer à domicile, il en est réduit à demander à ses adversaires d'évoluer chez eux.
Risques de défaites par forfait
«Il appartient à chaque club de se déterminer librement sur les demandes d'inversion formulées», indique l'ACGF. Or chaque refus équivaudra à une défaite par forfait. La situation est identique pour les actifs, qui évoluent en 2e ligue inter et en 4e ligue. Par ailleurs, l'Olympique de Genève a retiré ses équipes de 5e ligue et de vétérans.
Lutte de pouvoir en coulisses
La saga ne paraît pas prêt de s'arrêter. Outre le combat judiciaire entre les dirigeants actuels du club, représentés par le très actif Me Romain Jordan, et la Ville de Genève, une autre lutte de pouvoir se déroule en coulisses: Khalid Chagna et Elena Garcia, président et vice-présidente du club, ont été poussés à la démission en décembre par l'homme de loi. Favorables à la solution de Team Varembé proposée par la Ville de Genève, qu'ils jugent la plus adéquate pour les enfants (selon eux, elle «permet d'assurer la continuité du mouvement juniors dans l'attente d'une clarification définitive»), eux aussi ont pris un avocat et contestent leur éviction.
La semaine passée, ils ont envoyé un communiqué aux membres les informant que «Me Jordan ne représente plus l'Olympique de Genève». Dans la foulée, ils fustigeaient le fait qu'un «groupe de personnes» se soient «approprié le club», et affirmaient être «les seuls représentants légitimes de l'OG». Ce à quoi Me Jordan rétorquait: «C'est n'importe quoi. Ils ont été exclus et ont démissionné en décembre.»
Bâtons dans les roues de la Ville
Le club continue de mettre des bâtons dans les roues de la Ville de Genève, rendant la situation encore plus complexe. Les juniors et les actifs du club sont les premières victimes de cette crise, qui semble loin d'être résolue.
En attendant, les championnats reprennent, et l'Olympique de Genève devra naviguer dans ces eaux troubles pour tenter de maintenir ses équipes à flot.