Le Sénat américain a approuvé lundi la nomination de Linda McMahon, ex-patronne de la principale entreprise de catch aux États-Unis, à la tête du ministère de l'Éducation, que Donald Trump a martelé vouloir démanteler. Dans un Sénat dominé par les républicains, la nomination de cette femme d'affaires de 76 ans a reçu 51 voix pour et 45 contre, soit l'ensemble des sénateurs démocrates présents.
Lors de sa campagne de 2024, Donald Trump avait promis d'anéantir le ministère de l'Éducation et que ses attributions seraient renvoyées aux différents États américains. De retour à la Maison-Blanche, il a récemment appelé Linda McMahon à «se mettre elle-même au chômage».
Linda McMahon, une figure controversée à la tête de l'Éducation
Un parcours atypique
Ancienne patronne de la principale ligue de catch aux États-Unis, la WWE, Linda McMahon avait déjà été ministre lors du premier mandat de Donald Trump, alors chargée des petites entreprises. Lors de son audition le 13 février devant une commission du Sénat, elle avait affirmé que les «maux» des États-Unis en matière éducative avaient pour cause «la consolidation excessive des pouvoirs».
Une vision radicale de l'éducation
«Alors quel est le remède?», a-t-elle lancé, «financer la liberté éducative, pas l'État» et «écouter les parents, pas les politiciens».
L'État fédéral joue un rôle limité dans le financement de l'éducation aux États-Unis. Selon le syndicat NEA, environ 13% du financement des écoles primaires et secondaires proviennent des coffres fédéraux, le reste étant financé au niveau des États et des communautés locales. Mais les subventions fédérales sont inestimables pour les écoles destinées aux familles à faibles revenus et aux élèves ayant des troubles de l'apprentissage.
Réactions et oppositions
La suppression potentielle du ministère de l'Éducation suscite la colère d'élus démocrates, de syndicats d'enseignants et de nombreux parents qui y voient une attaque inédite contre l'enseignement public. Lors de l'audition, le sénateur de gauche Bernie Sanders avait lancé un fervent plaidoyer de défense du ministère de l'Éducation, affirmant qu'il «fournit des ressources vitales pour 26 millions d'enfants de ce pays qui vivent dans des districts scolaires de haute pauvreté».
Une alliée fidèle de Trump
N'hésitant pas à parler de Donald Trump comme d'«un ami», Linda McMahon est une donatrice importante du Parti républicain, apportant dès 2016 un soutien financier à la candidature du milliardaire.
Elle est mariée à Vince McMahon, l'héritier de la WWE, un empire du catch fondé dans les années 1950. Linda McMahon en était devenue la présidente en 1993 et la directrice générale en 1997, avant de démissionner en 2009 pour tenter sa chance en politique.
Financer la liberté éducative
La vision de Linda McMahon pour l'éducation repose sur la décentralisation et la liberté éducative. Elle prône une réduction du rôle fédéral et une plus grande autonomie pour les États et les communautés locales. Cette approche, bien que controversée, est en ligne avec les promesses de campagne de Donald Trump.
26 millions d'enfants concernés
La décision de démanteler le ministère de l'Éducation pourrait avoir des conséquences majeures pour les 26 millions d'enfants vivant dans des districts scolaires de haute pauvreté. Les subventions fédérales jouent un rôle crucial dans le financement de ces écoles, et leur suppression pourrait entraîner des coupures budgétaires significatives.
En conclusion, la nomination de Linda McMahon à la tête du ministère de l'Éducation marque un tournant décisif dans la politique éducative des États-Unis. Sa vision radicale et son alignement avec les objectifs de Donald Trump promettent des changements majeurs dans un secteur déjà en proie à de nombreux défis.