Réunis dimanche dans la capitale britannique, les dirigeants de 18 pays alliés de l'Ukraine ont affiché un front commun et déterminé face à Moscou. Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs à Londres pour soutenir l’Ukraine, en s’engageant à faire plus pour la sécurité en Europe et à davantage s’armer, tout en insistant sur la nécessité de conserver un fort soutien des États-Unis.
«L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les États-Unis», a déclaré à l’issue de la rencontre son hôte, le Premier ministre britannique Keir Starmer. «Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense», a assuré à des journalistes le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, saluant une «très bonne nouvelle». «Nous devons urgemment réarmer l’Europe», a lancé pour sa part la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle présentera pour cela «un plan global sur la manière de réarmer l’Europe» lors du sommet spécial de l’Union européenne (UE) sur la défense prévu jeudi à Bruxelles, en prônant d’augmenter les dépenses de défense «sur une période de temps prolongée».
Soutien à Zelensky et à l'Ukraine
Garanties de sécurité globales pour l'Ukraine
Les 18 dirigeants de pays alliés de Kiev, réunis autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont évoqué le besoin de «garanties de sécurité globales» pour l’Ukraine dans l’avenir, qui vont de «la survie économique à la résilience militaire», selon Ursula von der Leyen. La réunion était l’occasion pour eux de resserrer les rangs et d’apporter leur soutien à Volodymyr Zelensky, 48 heures à peine après sa vive altercation avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche. Ce dernier lui avait reproché de «s’être mis en très mauvaise posture» et lui avait ordonné de faire la paix avec la Russie, faute de quoi les États-Unis le laisseraient «tomber».
Soutien unanime des dirigeants européens
Assis aux côtés du président ukrainien, chaleureusement salué à son arrivée par plusieurs dirigeants présents, Keir Starmer l’a assuré du soutien, «aussi longtemps qu’il le faudra», de tous les dirigeants assis «autour de cette table». Étaient notamment présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni, polonais Donald Tusk ou canadien Justin Trudeau. L’Ukraine est «victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous», a martelé Olaf Scholz, dont le pays est le premier fournisseur d’aide à Kiev depuis l’invasion russe, derrière les États-Unis, avec un total de 44 milliards d’euros.
Engagement des États-Unis dans l'Otan
Disant avoir «parlé plusieurs fois avec le président Trump», Mark Rutte a lui assuré que «les États-Unis font partie de l’Otan, ils sont engagés dans l’Otan». Et face au président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’envoyer le message «que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression», a déclaré Donald Tusk, soulignant que «tout doit être fait pour garantir que l’Europe et les États-Unis parlent d’une seule voix». Pourtant tel n’est pas le cas jusqu’à présent, Washington ayant encore fait monter la pression dimanche sur Volodymyr Zelensky, en laissant planer l’idée qu’il pourrait devoir partir.
Plan pour faire cesser les combats
Dans ce contexte, et peu avant la réunion de Londres, Keir Starmer a annoncé sur la BBC travailler avec la France sur «un plan pour faire cesser les combats» entre l’Ukraine et la Russie, qui sera présenté aux États-Unis. À l’issue de la réunion, il a promis de mettre en place «une coalition des bonnes volontés» pour défendre un futur accord de paix en Ukraine. «Un certain nombre de pays» ont indiqué vouloir faire partie de ce projet, a-t-il assuré, sans citer de nom.
En conclusion, la réunion de Londres a montré une détermination et une unité sans faille des alliés européens de l'Ukraine face à la menace russe. Les dirigeants ont insisté sur la nécessité de renforcer la défense européenne et de maintenir un soutien fort des États-Unis pour garantir la paix et la sécurité sur le continent.