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Grève générale en Grèce pour les 2 ans de la catastrophe ferroviaire


Des dizaines de milliers de manifestants réclament justice et des réponses sur les causes de l'accident de 2023. Le pays est paralysé.

Grève générale en Grèce pour les 2 ans de la catastrophe ferroviaire

Des dizaines de milliers de personnes ont commencé à se rassembler vendredi dans toute la Grèce, paralysée par une grève générale à la mémoire des 57 morts de la catastrophe ferroviaire de 2023. Les manifestants expriment leur colère à l’endroit du gouvernement Mitsotakis, réclamant justice et des réponses sur les causes exactes de cette tragédie.

Deux ans après la catastrophe, les Grecs réclament justice

Une grève générale et des manifestations monstres

«Aujourd’hui, il faut envoyer un message fort pour punir tous les responsables de ce drame», a lancé à l’AFP Nikos Likomytros, 20 ans, étudiant en histoire et archéologie, qui participe au rassemblement dans le centre d’Athènes. «On veut que la justice soit rendue», a également martelé Dimitris Korovesis, 16 ans.

«La Grèce tue ses enfants», lisait-on aussi sur une pancarte brandie devant le Parlement, dans le centre de la capitale. Dans une grande émotion, les noms et l’âge de toutes les victimes, la plupart des jeunes, ont été lus au début du rassemblement devant le Parlement. Une minute de silence a ensuite été observée en présence de proches de victimes, dont la pédiatre Maria Karystianou qui porte aujourd’hui le combat de ces familles endeuillées qui réclament des comptes aux autorités.

Une foule compacte dans plusieurs villes

Une foule compacte était également rassemblée à Thessalonique, la deuxième ville du pays, mais aussi à Larissa, près des lieux de l’accident et dans d’autres villes du pays. De nombreux protestataires dénoncent une «dissimulation» présumée des responsabilités dans le pire accident ferroviaire en Grèce, une accusation portée par le collectif des familles de victimes et la société civile.

Un pays à l'arrêt

Transports à l’arrêt, écoles, universités, administrations et magasins fermés, le pays est quasiment à l’arrêt ce vendredi, répondant à l’appel à une grève générale de 24 heures. Aucun train, ferry, bus, tramway ne circulent tandis que de nombreuses liaisons aériennes ont été annulées. Dans le centre d’Athènes, de nombreux magasins ont baissé leur rideau en signe de solidarité dans une Grèce profondément bouleversée par cette catastrophe devenue un «traumatisme collectif», selon le Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis.

Rappel des faits

Le 28 février 2023, peu avant minuit, un train reliant Athènes à Thessalonique (nord), avec plus de 350 passagers à son bord, avait heurté de plein fouet un train de marchandises dans la vallée de Tempé, à environ 350 km au nord de la capitale. Étrillé par l’opposition qui accuse son gouvernement de vouloir cacher les causes véritables de l’accident, le chef du gouvernement se retrouve en difficulté politique.

Manifestations précédentes et enquête

Fin janvier, plus de 40'000 personnes avaient déjà défilé à Athènes et Thessalonique. Outre l’erreur humaine imputée au chef de gare local ce soir-là, l’enquête avait immédiatement révélé de graves négligences sur le réseau ferré, notamment l’absence de mise aux normes des systèmes de sécurité.

«Des erreurs humaines fatales se sont combinées aux défaillances chroniques de l’État, bouleversant violemment nos certitudes», a reconnu le chef du gouvernement conservateur dans un message sur Facebook vendredi. Plus de 40 personnes ont été poursuivies mais aucune n’a encore été jugée.

Traumatisme collectif

Cette catastrophe est devenue un «traumatisme collectif» pour la Grèce, selon les mots du Premier ministre. Les manifestations et la grève générale de ce vendredi montrent à quel point la société grecque reste marquée par cette tragédie et réclame des réponses et des actions concrètes pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.