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La Corée du Nord teste des missiles de croisière en mer Jaune


Kim Jong Un supervise des tirs pour démontrer la capacité de contre-attaque nucléaire. Les essais visent à avertir les ennemis du pays.

La Corée du Nord teste des missiles de croisière en mer Jaune

La Corée du Nord a effectué des tirs d’essais de «missiles de croisière stratégiques» en mer Jaune, a annoncé vendredi l’agence officielle KCNA. Ces lancements visaient à démontrer la «capacité de contre-attaque» du pays, selon l’agence d’État nord-coréenne.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a assisté à cette démonstration, qui a eu lieu mercredi. L'objectif était d'avertir les ennemis de la Corée du Nord de sa «capacité de contre-attaque dans n’importe quel espace, et de l’état de préparation de ses divers moyens d’opération nucléaire», selon KCNA.

Entraînement au combat nucléaire

Vérification de la fiabilité des composantes

Les tirs consistaient pour la Corée du Nord à vérifier «la fiabilité et le fonctionnement des composantes et sa dissuasion nucléaire et à démontrer leur puissance», a déclaré Kim Jong Un, cité par l’agence. Les forces armées «ont pour mission et devoir» d’améliorer «la préparation au combat de la force nucléaire et en se préparant pleinement à son utilisation», a-t-il ajouté.

Images de la démonstration

Des images diffusées dans les médias d’État montrent Kim Jong Un, flanqué de hauts responsables militaires, regardant à l’aide de jumelles un missile détruire un petit bâtiment sur une île voisine. KCNA n’a pas précisé le lieu de l’essai. Selon le site spécialisé NK News, il a eu lieu près de la ville de Nampho, à environ 130 km au nord de la frontière avec la Corée du Sud.

Trajectoire des projectiles

D’après l’agence nord-coréenne, les projectiles ont effectué une trajectoire ovale de 1587 km en un peu plus de deux heures et dix minutes avant de «frapper leurs cibles avec précision».

Sanctions de l'ONU

Les multiples sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU contre la Corée du Nord pour son programme d’armement nucléaire et de missiles lui interdisent de lancer des missiles balistiques, qui effectuent la majeure partie de leur trajectoire dans l’espace. En revanche, les missiles de croisière, qui volent à basse altitude et sont propulsés par un moteur à réaction, ne sont pas concernés par ces sanctions.

Deuxième essai sous Trump

Il s’agit du deuxième essai de missiles effectué par la Corée du Nord depuis le retour au pouvoir du président américain Donald Trump. Le 26 janvier, elle avait testé ce qu’elle avait présenté comme des «missiles de croisière stratégiques mer-sol».

Contexte géopolitique

Depuis l’échec des pourparlers sur sa dénucléarisation lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), et l’arrivée au pouvoir à Séoul en 2022 du président Yoon Suk Yeol, partisan de l’intransigeance à l’égard de Pyongyang, la Corée du Nord a multiplié les essais d’armements et a coupé une à une toutes les voies de communication qui existaient encore avec la Corée du Sud, avec qui elle demeure techniquement en guerre depuis 1953.

Justification du programme d'armement

Pyongyang justifie son vaste programme d’armement par la présence en Corée du Sud de plusieurs dizaines de milliers de soldats américains et par les exercices militaires conjoints auxquels se livrent régulièrement dans la région les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. La Corée du Nord estime que ces manœuvres sont des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement de son régime.

Rapprochement avec la Russie

Alors que les relations avec le Sud et ses alliés sont au plus bas, la Corée du Nord s’est rapprochée de la Russie, avec qui elle a conclu un traité de défense mutuelle. Les services de renseignement américains et sud-coréens estiment que Pyongyang a envoyé plusieurs milliers de ses soldats se battre aux côtés des forces russes sur le front ukrainien.

Ces développements montrent une escalade des tensions dans la péninsule coréenne, avec des implications potentielles pour la sécurité régionale et mondiale.