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MHD risque 15 ans de prison pour meurtre lors de rivalités entre cités


Le rappeur MHD, jugé en appel pour le meurtre de Loïc K. en 2018, encourt entre 12 et 15 ans de réclusion. Le verdict est attendu vendredi.

MHD risque 15 ans de prison pour meurtre lors de rivalités entre cités

Les rivalités entre cités inspiraient certains de ses morceaux, mais pourraient à présent le conduire en prison : jusqu’à quinze ans de réclusion ont été requis jeudi contre le rappeur MHD, jugé en appel à Créteil pour meurtre.

Devant la cour d’assises du Val-de-Marne et ses bancs garnis d’une petite cohorte de l’entourage du rappeur et de ses fans, l’avocat général a requis «entre douze et quinze» années d’emprisonnement contre MHD.

Un procès en appel pour meurtre

Le contexte du meurtre

Le rappeur français, de son vrai nom Mohamed Sylla, 30 ans, pionnier de l' «afro-trap» (un mouvement musical mêlant hip-hop et musiques africaines), est rejugé pour le meurtre de Loïc K. à l’été 2018, lors d’une expédition punitive dans un contexte de rivalités entre jeunes de deux cités parisiennes.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, ce jeune homme de 23 ans, provenant de la cité de la Grange aux Belles dans le nord-est de Paris, a été percuté non loin de là par une Mercedes, passé à tabac et lacéré de coups de couteaux par un groupe d’une dizaine d’individus d’une cité rivale, les Chaufourniers, aussi appelée la «cité rouge». La victime est décédée quelques dizaines de minutes après le départ de ses agresseurs.

Les accusations contre MHD

Concernant MHD, résident des Chaufourniers, «on a des images», a estimé l’avocat général. MHD est «celui qui a porté le dernier coup» à la victime au sol, a aussi considéré le représentant de l’accusation.

Plusieurs témoins ont déclaré avoir vu le rappeur sur place, le reconnaissant à son survêtement Puma, marque «dont il était ambassadeur» à l’époque, et à ses cheveux et barbe blondis, a-t-il encore rappelé.

La Mercedes, retrouvée incendiée deux jours plus tard, lui appartient.

La défense de MHD

Mercredi, l’artiste a répondu calmement mais de manière confuse aux questions de la cour, revenant sur ses déclarations lors de l’enquête et de la première audience à plusieurs reprises.

«Je fais du rap, j’ai une image. Rap et poucave (dénoncer des gens, NDLR) c’est deux choses qui ne collent pas», a-t-il fini par lâcher.

Démentant toujours avoir été sur place au moment des faits et perdant son sang-froid à la mention d’un témoin qui l’a identifié mais n’est pas venu au procès, qu’il qualifie de «fou», le rappeur a cependant reconnu se sentir «responsable» en raison de la présence de son véhicule.

«Je tiens à dire que je suis désolé si je ne suis pas en mesure de jeter plus de lumière sur les personnes qui étaient présentes, je me sens aussi, entre guillemets, coupable de tous ces éléments», a-t-il conclu à la barre.

Les peines requises et le verdict attendu

En septembre 2023, le rappeur avait été condamné par la cour d’assises de Paris à douze ans de prison. Le ministère public avait alors requis dix-huit ans de réclusion.

En première instance, trois de ses coaccusés avaient été acquittés, et les autres condamnés à des peines allant de 10 à 18 ans d’emprisonnement.

Le verdict est attendu vendredi.