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Transavia réclame un supplément à 800'000 passagers pour la hausse de la taxe aérienne


La compagnie low-cost du groupe Air France-KLM demande un paiement supplémentaire pour les billets déjà achetés. La taxe vise à financer des projets de développement durable.

Transavia réclame un supplément à 800'000 passagers pour la hausse de la taxe aérienne

Mauvaise surprise pour près de 800'000 passagers de Transavia: la compagnie low-cost du groupe Air France-KLM va leur réclamer un supplément sur des billets déjà achetés, pour prendre en compte la hausse de la taxation du transport aérien en France. Cette mesure, qui entre en vigueur à partir du 1er mars 2025, a été décidée dans le cadre du budget de l’État pour 2025, adopté récemment.

Plusieurs autres compagnies, dont Air France, ont en revanche indiqué mardi renoncer à une telle mesure, tandis que la principale fédération patronale du secteur a pointé le délai très court laissé aux transporteurs pour s’adapter.

La hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion

Le budget de l’État pour 2025 prévoit pour les voyages en classe touriste au départ de la France une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), à partir du 1er mars. Cette taxe, qui vise à financer des projets de développement durable et de solidarité internationale, a été augmentée pour répondre aux besoins croissants dans ces domaines.

Transavia répercute la hausse sur les billets déjà achetés

«Afin d’appliquer ce texte, Transavia France a choisi de collecter la totalité de cette taxe pour les voyages prévus à partir du 3 mars 2025», a expliqué la compagnie dans un communiqué sur son site internet. Ce qui signifie que les clients qui auraient déjà acheté un billet pour un vol dans les mois à venir recevront prochainement un mail leur demandant de régler ce supplément. A noter que les réservations faites depuis le 19 février incluent le nouveau montant de la taxe.

Selon un porte-parole de Transavia, près de 800'000 passagers sont concernés par cet ajustement tarifaire. La compagnie prévient que, en cas de non-paiement du supplément, «le client ne pourra pas effectuer son enregistrement en ligne et ainsi obtenir sa carte d’embarquement». Cette mesure, bien que nécessaire pour se conformer à la nouvelle réglementation, risque de créer des tensions avec les clients qui avaient déjà planifié et payé leurs voyages.

Air France et EasyJet prennent une décision différente

Contrairement à sa filiale, Air France a décidé de ne pas appliquer de hausse rétroactive. «Au regard de son réseau international avec des réservations dans de nombreuses devises et avec de multiples moyens de paiement, de la part importante de clients réservant via des agences de voyages, et du risque de perturbation en aéroport, Air France ne facturera pas à ses clients la différence entre le montant réglé au moment de la réservation et le montant effectivement dû», a précisé la compagnie à l’AFP.

La même décision a été prise par la low-cost britannique EasyJet. Celle-ci «confirme qu’elle ne facturera pas les passagers rétroactivement et qu’elle n’appliquera la taxe de solidarité sur les billets d’avion que pour les billets achetés à partir du 1er mars 2025, date à laquelle l’augmentation de la taxe entrera en vigueur», a indiqué EasyJet.

Réactions du secteur aérien

«Chaque acteur du secteur prend ses propres décisions concernant les modalités de la répercussion de la hausse de la taxe sur les billets d’avion», a commenté la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, qui rassemble le secteur aérien français. Celle-ci avait alerté le gouvernement et le Parlement sur les difficultés créées par un délai si court avant l'entrée en vigueur de cette hausse.

Les compagnies aériennes doivent désormais s'adapter rapidement à cette nouvelle réglementation, tout en essayant de minimiser l'impact sur leurs clients. La situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les compagnies aériennes dans un environnement réglementaire en constante évolution.

Conclusion

La décision de Transavia de répercuter la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion déjà achetés soulève des questions sur l'équité et la transparence des pratiques tarifaires dans le secteur aérien. Alors que certaines compagnies comme Air France et EasyJet ont choisi de ne pas appliquer cette hausse rétroactivement, la situation montre la diversité des réponses possibles face à une réglementation contraignante.

Les passagers concernés devront donc se préparer à payer un supplément pour leurs vols à venir, tandis que les compagnies aériennes continueront à naviguer dans un environnement réglementaire complexe et en mutation constante.