L'Allemagne a rejoint dimanche une longue liste de pays européens dans lesquels l'extrême droite a fait une percée, voire est arrivée au pouvoir. Après le score record réalisé par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections législatives dimanche, voici un tour d’horizon de la montée de la droite radicale, nationaliste ou extrême ces dernières années en Europe.
La montée de la droite radicale et extrême en Europe
Au pouvoir en Italie et Hongrie
En Italie, Giorgia Meloni – dont le parti post-fasciste Fratelli d’Italia a remporté les législatives de 2022 – dirige le gouvernement depuis octobre de cette année-là, en coalition avec un autre parti d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et le parti conservateur Forza Italia.
En Hongrie, le souverainiste Viktor Orban, Premier ministre depuis 2010, a été reconduit en avril 2022 pour un quatrième mandat consécutif, après l’écrasante victoire de son parti, Fidesz, aux législatives. La coalition au pouvoir inclut le parti démocrate-chrétien KDNP.
Autres gouvernements de coalition
Aux Pays-Bas, le chef de file de l’extrême droite, Geert Wilders, dont le Parti de la liberté (PVV) est arrivé en tête aux législatives de novembre 2023, a conclu en mai 2024 un accord de coalition avec trois partis de droite. Il a pour cela dû renoncer à ses ambitions d’être Premier ministre.
En Slovaquie, le Premier ministre nationaliste Robert Fico (parti Smer-SD) a fait son retour au pouvoir en octobre 2023. L’un des rares dirigeants de l’Union Européenne proches du Kremlin, il s’est allié avec le parti centriste Hlas-SD et le parti d’extrême droite SNS.
En Finlande, le Parti des Finlandais, formation d’extrême droite arrivée deuxième aux législatives d’avril 2023, est membre de la coalition au pouvoir, formée par le conservateur Petteri Orpo.
Soutien sans participation en Suède
En Suède, le parti d’extrême droite Démocrates de Suède (SD), arrivé deuxième aux législatives de 2022, n’a pas de représentant au gouvernement, mais est étroitement associé à ses décisions.
Succès électoraux
Dans d’autres pays, l’extrême droite a semblé aux portes du pouvoir, sans y arriver pour l’heure. Après sa victoire historique aux législatives de septembre 2024, le parti autrichien de la Liberté (FPÖ), fondé par d’anciens nazis, a entamé en janvier des négociations pour former un gouvernement avec les conservateurs de l’ÖVP, et décrocher pour la première fois la chancellerie. Mais les discussions ont échoué, notamment parce que l’extrême droite voulait faire prendre un virage eurosceptique au pays.
En France, un front républicain constitué pour les législatives de l’été 2024 a empêché l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN). Mais le parti d’extrême droite est aujourd’hui le premier parti d’une Assemblée nationale sans majorité.
En Allemagne, l’AfD, soutenue par l’entourage de Donald Trump, a doublé son score aux législatives dimanche, à 20,8%, derrière les démocrates-chrétiens menés par Friedrich Merz. Ce dernier a exclu de s’allier avec la formation nationaliste et anti-migrants pour former une coalition.
En Belgique, pendant la campagne des législatives de juin 2024, le parti d’extrême droite Vlaams Belang (VB) a été donné gagnant par les sondages en Flandre, la région la plus peuplée. La N-VA, parti de l’actuel Premier ministre Bart De Wever, a finalement sauvegardé son leadership.
Au Portugal, le parti d’extrême droite Chega (Assez) a clairement renforcé son statut de troisième force politique du pays, passant de 12 à 50 députés, avec un score de 18,1% aux législatives de mars 2024.
Percée
Ces exemples montrent une tendance croissante de la droite radicale et extrême en Europe. Que ce soit par des victoires électorales, des coalitions gouvernementales ou une influence significative sur les décisions politiques, ces partis gagnent en pouvoir et en visibilité. Cette montée soulève des questions sur l'avenir politique de l'Europe et les défis à venir pour la démocratie et l'intégration européenne.