Une Américaine a mis au monde, après une FIV, un enfant qui n'était pas le sien et que ses parents biologiques lui ont réclamé. Elle a attaqué la clinique en justice.
«C’est le péché capital des cliniques de fertilité que de transférer le mauvais embryon à l’une de leurs patientes. Cela ne devrait jamais arriver.» Ce cas improbable dénoncé par l'avocat américain Adam Wolf est celui d'une de ses clientes, une jeune mère qui avait eu recours à une fécondation in vitro et a saisi la justice après avoir dû remettre son nourrisson à ses parents biologiques. Une affaire dont se font l'écho plusieurs médias américains.
Une erreur médicale aux conséquences dramatiques
L'histoire de Krystena Murray
Selon CBS News, Krystena Murray, âgée de 38 ans et originaire de Savannah, en Géorgie (sud-est des États-Unis), a attaqué la clinique de fertilité où l'erreur d'implantation s'est produite. La future maman avait choisi comme donneur de sperme un homme lui ressemblant physiquement: blanc, blond et aux yeux bleus. Sauf que, le 29 décembre 2023, elle a mis au monde un bébé noir.
La découverte de la vérité
Après avoir réalisé un test ADN acheté en ligne sur son enfant, la jeune maman a eu la confirmation que le bébé n'avait aucun lien biologique avec elle. Elle s'est donc adressée à la clinique de fertilité qui, à son tour, a prévenu les vrais parents. Ceux-ci ont alors attaqué Krystena en justice et obtenu la garde du petit garçon, alors âgé de quelques mois.
Les conséquences émotionnelles
«Je suis entrée (ndlr, à l'audience) en tant que mère avec un enfant et un bébé qui m'aimait, qui était à moi et qui était attaché à moi, et je suis ressortie du bâtiment avec une poussette vide, et ils sont partis avec mon fils», a déclaré Krystena Murray à NBC News. Depuis, la jeune femme n'a plus revu son enfant.
«Porter un bébé, l'aimer, le mettre au monde et construire avec lui le lien unique qui unit une mère et son bébé, tout ça pour qu'on me l'enlève. Je ne m'en remettrai jamais complètement», a déclaré Krystena par la voix de son avocat.
Les répercussions légales
Si la clinique a présenté ses excuses, assurant qu'il s'agissait d'une erreur isolée, la malchanceuse mère réclame 75'000 dollars de dommages et intérêts ainsi qu'un procès devant un jury.
Questions sans réponses
Par ailleurs, une question reste ouverte: si on lui a implanté l'embryon d'une autre, qu'est-il advenu de ses propres embryons? Selon l'avocat de Krystena, la clinique de fertilité a, jusqu'ici, été incapable de lui dire s'ils sont toujours stockés dans ses locaux ou s'ils ont, eux aussi, été implantés par erreur chez une autre femme.
Cette affaire met en lumière les risques et les responsabilités des cliniques de fertilité, ainsi que les conséquences émotionnelles et légales des erreurs médicales.