Une professeure des écoles comparaît vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir violenté une enfant de trois ans en classe, scène dont les images avaient suscité une vague d'indignation.
Filmée le 3 septembre dernier par une mère d'élève, la vidéo montrait l'institutrice asséner un violent coup au niveau du dos à une petite fille en larmes dans l'école maternelle des Frères Voisin, située dans le XVe arrondissement de Paris. L'enfant, hurlant, se dirigeait ensuite vers un coin. L'enseignante prenait alors un vaporisateur et aspergeait la petite. La mère de la fillette avait porté plainte après avoir vu la vidéo deux jours plus tard.
Une affaire qui a choqué l'opinion publique
Les faits et leurs conséquences
Suspendue par son administration, l'enseignante, qui s'est expliquée pendant l'enquête et a présenté ses excuses, aborde cette audience «comme un soulagement», «une libération», a déclaré à l'AFP son avocat, Laurent Hazan. «Le buzz médiatique a fait son temps», a-t-il poursuivi, déplorant le montant élevé - de l'ordre de plus de 20'000 euros (18'800 francs) - des dommages et intérêts demandés par la partie civile.
Les réactions des avocats
Selon lui, l'enfant s'est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT), qui sert à évaluer la gravité des séquelles d'une partie civile dans une procédure, de deux jours pour les séquelles physiques et rien pour le retentissement psychologique. «On a un dossier, et ce dossier dit, ce dont il faut se réjouir», que l'enfant «n'a rien», a déclaré l'avocat à l'AFP.
De son côté, l'avocate de la famille de la fillette, Vanessa Edberg, fait valoir que la psychologue qui voit régulièrement l'enfant a évalué à huit jours son ITT. Selon elle, l'enseignante «aurait dû se mettre à hauteur de cette petite», qui «vivait mal la séparation» d'avec ses parents que représente son entrée à l'école qu'elle avait «idéalisée». L'enfant va «beaucoup mieux» et a depuis changé d'école et déménagé, a indiqué l'avocate à l'AFP.
Le contexte de l'incident
Au cours de l'enquête, l'équipe pédagogique a décrit une enseignante à la carrière «irréprochable», une professionnelle «investie, consciencieuse, empathique et calme».
Interrogés par les enquêteurs, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) se souvenaient aussi d'«une situation compliquée» le jour des faits, avec «beaucoup d'enfants en pleurs» et d'une classe décrite comme «difficile» en raison d'un sureffectif et de certains élèves présentant des «troubles psychologiques».
L'enfant «va beaucoup mieux» et semble avoir surmonté cet épisode traumatisant grâce au soutien de sa famille et des professionnels de santé.