Craig et Lindsay Foreman, un couple britannique, ont été accusés mardi d’espionnage en Iran. Ils étaient en plein tour du monde en moto pour documenter ce qu’est une «belle vie». Malgré les recommandations de ne pas se rendre dans ce pays, ils ont décidé de poursuivre leur voyage, ignorant les avertissements de leurs proches et du ministère britannique des Affaires étrangères.
«Nous affrontons nos peurs et défions les recommandations de nos amis, de notre famille et du FCDO (ministère britannique des Affaires étrangères) parce que nous pensons que, d’où qu’ils viennent, la plupart des humains sont des gens bons et gentils (...) et nous voulons leur donner la parole», avait écrit Lindsay Foreman, 52 ans, sur les réseaux sociaux le 30 décembre, alors qu’ils s’apprêtaient à traverser l’Iran depuis l’Arménie.
Un voyage pour documenter la «belle vie»
L'objectif de leur voyage
Les Foreman avaient prévu de passer cinq jours en Iran avant de poursuivre leur voyage au Pakistan, avec pour objectif final l’Australie l’été prochain. Ils ont été arrêtés dans la province de Kerman, dans le sud-est de l’Iran.
Coach et docteure en psychologie, Lindsay Foreman avait pour objectif de documenter ce qu’est une «belle vie» en parlant aux gens sur leur chemin. Elle en avait eu l’idée l’an dernier lors d’une conférence européenne en Autriche sur la «psychologie positive». Elle avait déjà interviewé plus de 360 personnes durant leur voyage, et avait prévu de présenter ses conclusions lors d’une conférence à Brisbane en Australie en juillet.
Leur expérience en Iran
Leur dernier post sur Facebook le 3 janvier la montre souriante dans une madrasa (école coranique) d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. «J’ai rencontré un mollah attentionné et bienveillant. Bien que nous venions d’horizons différents, nous partagions une croyance profonde dans le pouvoir de l’humanité et de la compréhension mutuelle», avait-elle écrit.
«Nous avons ressenti un profond sentiment de connexion, et nulle part autant qu’ici en Iran», écrivait-elle le même jour dans un autre post.
Les recommandations du ministère britannique des Affaires étrangères
Le ministère britannique des Affaires étrangères déconseille tout voyage en Iran aux ressortissants britanniques et anglo-iraniens, qui «courent un risque important d’être arrêtés».
Leur parcours avant l'Iran
Les Foreman, installés à Grenade (sud de l’Espagne) depuis 2019, avaient obtenu leur permis moto en août, et avaient entamé ce voyage de dizaines de milliers de kilomètres le 29 octobre, passant par l’Italie, la Tunisie, l’Albanie, la Grèce et la Turquie, se préparant ensuite à des pays «plus difficiles».
«Je ne veux pas éviter les pays qui sont difficiles. J’ai à coeur de trouver une façon de parler aux gens invisibles», avait écrit Lindsay Foreman sur Facebook.
Les défis et les merveilles du voyage
Le couple documentait avec de nombreuses photos ses difficultés – météo, neige, imprévus, crevaisons – mais aussi son émerveillement des paysages traversés et des gens rencontrés.
Ils avaient baptisé d’un acronyme ce long voyage à moto, PPK2K (positive people knee-to-knee) destiné à avoir «des discussions face à face sur ce que cela veut dire d’avoir une belle vie». Ils avaient obtenu, apparemment surpris, un visa pour l’Iran le 14 décembre, s’en réjouissant sur les réseaux sociaux.
Les accusations de la justice iranienne
Mardi, la justice iranienne les a accusés d’être «entrés en Iran en se faisant passer pour des touristes», et de «coopération» avec des «services de renseignement de pays hostiles et occidentaux». Mizan, l’organe de presse du pouvoir judiciaire, a indiqué que leur lien avec des services de renseignement «a été confirmé» mais que des enquêtes supplémentaires sont en cours.
Les thèmes de leur voyage
- Psychologie positive
- Sentiment de «connexion» avec l'Iran
- La «belle vie»
