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Le prince Andrew fête ses 65 ans isolé et sans rôle public


Embarras pour Charles III, le duc de York est en retraite forcée depuis 2019 après des scandales liés à Epstein et des contacts douteux.

Le prince Andrew fête ses 65 ans isolé et sans rôle public

En retraite forcée de la famille royale britannique, sa réputation détruite par les scandales, le prince Andrew fête mercredi ses 65 ans, isolé et sans avenir visible. Embarras constant pour son frère le roi Charles III, Andrew n'a plus aucun rôle public depuis novembre 2019 et une interview télévisée calamiteuse sur son amitié avec le millionnaire américain pédophile Jeffrey Epstein.

Il a aussi perdu ses titres militaires et patronages royaux en 2022, après avoir été poursuivi par Virginia Giuffre, une Américaine l'accusant d'agression sexuelle quand elle avait 17 ans, «prêtée» selon elle par Epstein. Le prince, qui a toujours nié, a évité un procès en lui versant des millions de dollars.

Ses cheveux ont blanchi, ses apparitions sont de plus en plus rares, sa cote de popularité au plus bas. Sa dernière photo avec la famille royale remonte à mars 2024. L'ancien playboy au large sourire, surnommé dans sa jeunesse «Andy le chaud lapin», a parcouru le monde à grands frais comme représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce international (2001-2011). Aujourd'hui, il ne quitte plus l'Angleterre. Mais la controverse n'est jamais loin.

Un «désastre ambulant»

Des contacts louches

Mi-décembre, un jugement a révélé qu'un Chinois soupçonné d'espionnage bénéficiait d'«un degré de confiance inhabituel» de la part du prince qui l'avait invité à ses 60 ans. Dans le téléphone portable de Yang Tengbo, désormais interdit de territoire au Royaume-Uni, les autorités ont trouvé un mémo expliquant comment parler au prince, dont il était l'intermédiaire en Chine. «Vraiment important de ne pas fixer des attentes trop élevées. Il est dans une situation désespérée et s'accrochera à tout. Message clé: "Tout va bien, tout se déroule comme prévu"», précise le mémo.

L'affaire a fait les gros titres de la presse britannique, prompte à souligner les erreurs de jugement d'un prince critiqué depuis des années pour des contacts d'affaires louches à l'international. Résultat immédiat: Andrew, également duc de York, ne s'est pas joint aux festivités de la famille royale pour Noël au domaine de Sandringham.

«La liste de ses contacts douteux est presque infinie», estime l'expert de la monarchie Richard Fitzwilliams, évoquant de nouvelles révélations sur des liens avec un homme d'affaires né en Russie, Oleg Firer. Ancien ambassadeur extraordinaire à Grenade - où il est interdit de territoire -, Oleg Firer chercherait à lever des milliards au Moyen-Orient et en Chine, usant des accès du prince, selon le «Daily Mail».

Plus de revenus royaux

Le coût de sa sécurité, que le roi ne paie plus, est estimé à 3 millions de livres (3,3 millions de francs) par an. Il ne perçoit plus les 250'000 livres annuelles (280'000 francs) qu'il touchait comme membre actif de la famille royale. Charles III, qui souhaite qu'il quitte Royal Lodge, a également cessé de lui verser une allocation annuelle d'un million de livres (1,1 million de francs), selon la presse.

Fils favori de la reine Elizabeth, Andrew a passé 22 ans dans la Royal Navy, célébré comme un héros de la guerre des Malouines (1982), avant de devenir représentant du Royaume-Uni pour le commerce international. Il a ensuite créé Pitch@Palace en 2014, réseau philanthropique pour mettre en contact les petits entrepreneurs et les investisseurs. Un succès auquel il avait ajouté une branche commerciale à dimension internationale, gelée après le scandale Epstein. Mais en mai 2024, Yang Tengbo évoquait l'intention de «ressusciter Pitch sous le nouveau nom Innovative Global», selon Sky News.

Problèmes en cascade

La publicité négative générée par le duc ne connaît pas de répit. L'école «Prince Andrew» sur l'île de Sainte-Hélène, dans l'Atlantique sud, a récemment annoncé qu'elle allait changer de nom. Et l'affaire Epstein pourrait se rappeler à son bon souvenir, avec la publication ordonnée par le président américain, Donald Trump, de la liste des clients du financier mort en prison.

«À part assister à des funérailles, tout ce qu'il fait va créer des problèmes», estime Richard Fitzwilliams. C'est un «désastre ambulant».