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Bayrou rencontre les victimes de violences sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram


Le Premier ministre François Bayrou doit s'entretenir avec les victimes de violences sexuelles au collège-lycée privé Notre-Dame-de-Bétharram samedi à Pau. Le gouvernement a ordonné une inspection de l'établissement.

Bayrou rencontre les victimes de violences sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram

Le Premier ministre français François Bayrou doit rencontrer, samedi, l’association des victimes de violences et agressions sexuelles du collège-lycée privé Notre-Dame-de-Bétharram. Cette rencontre intervient alors que Bayrou continue d’affirmer qu’il n’était pas au courant des dérives de l’établissement catholique. La rencontre aura lieu à 11h45 à la mairie de Pau, dont le Premier ministre est resté maire.

Face à un dossier de plus en plus embarrassant, le gouvernement a également demandé vendredi au rectorat une inspection de l’établissement catholique sous contrat avec l’État. L’entretien avec les victimes se tiendra quelques jours avant une motion de censure socialiste contestant les récents propos du Premier ministre sur l’immigration.

Une affaire complexe et sensible

Enquête en cours et demandes des victimes

Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990. Le chef du gouvernement a déjà échangé au téléphone mercredi avec le porte-parole des victimes Alain Esquerre, qui lui reprochait de «n’avoir pas eu un mot» pour les personnes concernées depuis le début de l’affaire en 1996. Bayrou lui a demandé «comment il pouvait les aider», selon son entourage.

Le représentant des victimes a expliqué sur la radio Ici Béarn Bigorre lui avoir demandé d'«allouer davantage de moyens au parquet de Pau» pour cette affaire, et de faire des violences sexuelles «une priorité nationale». «Je lui ai dit que c’est ce que j’attendais d’un Premier ministre, et certainement pas de dire que tout est faux», a poursuivi Alain Esquerre.

Réactions de François Bayrou

François Bayrou a «récusé» mercredi tout mensonge, parlant de «polémiques artificielles». Mardi, il avait affirmé qu’il n’avait «jamais à cette époque, été averti (...) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements». François Bayrou était ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes. Certains de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement où sa femme a enseigné le catéchisme.

Réactions du gouvernement et de l'opposition

Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a accusé vendredi sur franceinfo La France insoumise de monter l’affaire en épingle «en mélangeant les dates et en expliquant que, puisqu’il aurait pu savoir plus tard, il devait savoir avant». Le ministère de l’Éducation nationale, qui n’a «à ce stade» pas retrouvé de traces de contrôle de cet établissement dans le passé malgré de nombreuses plaintes, a ordonné vendredi soir au rectorat de Bordeaux de mener une inspection de Bétharram.

Dans un communiqué, le ministère «rappelle qu’une circulaire datant de juin 2024 demande aux recteurs de renforcer les contrôles» des établissements privés sous contrat «dans le cadre d’une stratégie pluriannuelle», adoptée après un rapport parlementaire sur le financement public, qui pointait une certaine opacité.

Parallèlement, La France insoumise et les écologistes maintiennent la pression. Le député Paul Vannier a demandé à la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne de «diligenter une mission de l’Inspection générale» et sa requête de création d’une commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires privés sera examinée mercredi.

Un autre député LFI, Jean-François Coulomme, a annoncé sur X avoir saisi la justice pour «non-dénonciation» de mauvais traitements ou d’agressions sexuelles sur mineurs. Le groupe des écologistes à l’Assemblée a demandé vendredi l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la «lumière» sur les violences commises au sein du lycée et l’absence de traitement des signalements.