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La Maison-Blanche interdit l'accès à l'AP pour refus de changer de nomenclature


L'agence Associated Press perd l'accès au Bureau ovale et à Air Force One pour avoir refusé de renommer le Golfe du Mexique en Golfe d'Amérique.

La Maison-Blanche interdit l'accès à l'AP pour refus de changer de nomenclature

La Maison-Blanche a annoncé vendredi une mesure sans précédent en retirant l’accès au Bureau ovale et à l’avion officiel de Donald Trump, «Air Force One», à l’agence Associated Press (AP). Cette décision fait suite au refus de l’agence de se conformer à la nouvelle nomenclature imposée par l’administration Trump, qui souhaite renommer le Golfe du Mexique en Golfe d’Amérique.

Cette interdiction, qui s’applique pour une durée indéterminée, a suscité de vives réactions de la part de l’AP et d’autres organismes de presse. Lauren Easton, porte-parole de l’agence, a déclaré que cette mesure porte atteinte à la liberté d’expression, un pilier fondamental de la démocratie américaine.

Réactions et conséquences de l'interdiction

Réactions des agences de presse

Lauren Easton, porte-parole de l’AP, a exprimé son indignation face à cette décision, soulignant que «les mesures prises pour restreindre la couverture par AP des événements présidentiels en raison de la façon dont nous évoquons un lieu géographique portent atteinte» à «la liberté d’expression, un pilier de la démocratie américaine et une valeur cardinale du peuple américain».

Le Washington Post a également réagi, affirmant que «l’accès de l’Associated Press au gouvernement est crucial pour tous les organismes d’information, dont le Washington Post, afin de fournir à des millions d’Américains un journalisme indépendant basé sur les faits chaque jour».

Position de la Maison-Blanche

De son côté, Taylor Budowich, chef de cabinet adjoint de la Maison-Blanche, a justifié cette décision en déclarant que «l’Associated Press continue d’ignorer le changement de nom géographique légal du Golfe d’Amérique». Il a ajouté que «si le Premier amendement protège leur droit à des reportages irresponsables et malhonnêtes, il ne garantit pas leur privilège d’accès sans entraves à des espaces limités, tels que le Bureau ovale et Air Force One».

Budowich a également précisé que «à l’avenir, ces espaces seront ouverts aux milliers de journalistes qui en ont été empêchés» et que «les journalistes et photographes de l’Associated Press conservent leurs accréditations pour le complexe de la Maison-Blanche».

Impact sur la couverture médiatique

Cette semaine, un reporter de l’AP avait été privé d’accéder à la conférence de presse entre Donald Trump et le premier ministre indien Narendra Modi, une décision qualifiée de «violation flagrante du Premier amendement» par Julie Pace, la rédactrice en chef de l’agence.

Dans une note éditoriale, l’AP a expliqué que le décret changeant le nom du Golfe du Mexique n’avait d’autorité qu’aux États-Unis, tandis que le Mexique et d’autres pays et organismes internationaux ne l’avaient pas reconnu. L’agence a décidé de continuer à utiliser le nom d’origine tout en reconnaissant le nouveau nom choisi par Trump.

Contexte et historique de l'AP

Fondée en 1846 par des journaux new-yorkais, l’AP est une véritable institution du journalisme. Elle fournit des articles, photos et vidéos à de nombreux médias, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. L’agence, qui emploie plus de 3 000 personnes, a envoyé plus de 375 000 articles, 1,24 million de photos et 80 000 vidéos en 2023, selon ses chiffres.

Cette interdiction soulève des questions sur la liberté de la presse et la transparence du gouvernement, des valeurs fondamentales pour une démocratie saine.