Le nombre de greffes d’organe réalisées en France a légèrement dépassé en 2024 celui d’avant-Covid, a annoncé, jeudi, l’Agence de la biomédecine. Troisième pays au monde pour les greffes derrière l’Espagne et les Pays-Bas, la France a effectué 6034 transplantations, davantage que l’année précédente (+7,1%, soit 401 greffes supplémentaires) et qu’au cœur de la pandémie.
Par organes, le rein reste de loin le plus greffé, devant le foie - à un niveau record -, le cœur, les poumons ou encore le pancréas. Stable depuis dix ans, l’âge moyen des donneurs décédés prélevés est de 58 ans.
Le nombre de greffes a augmenté plus vite que celui d’inscrits en liste d’attente
Le nombre de greffes a augmenté plus vite que celui d’inscrits en liste d’attente, a noté François Kerbaul, directeur du prélèvement de l'Agence, lors d’une conférence de presse. Mais 22'585 patients restent en attente de greffe, dont 11'666 immédiatement appelables en raison de l’urgence de leur situation. Et 852 malades sont décédés en 2024 faute de greffon, moins cependant qu’en 2023.
Opposition croissante au don d'organes
En France, a souligné l’Agence de biomédecine, les greffes se heurtent à une opposition croissante au don venant des proches de personnes en mort encéphalique, au niveau inédit de 36,4%, un taux qui grimpe à 53,6% en Île-de-France et est au plus bas en Bretagne (21%).
La loi prévoit que chacun est donneur d’organes à sa mort, sauf refus exprimé de son vivant, en s’inscrivant sur le registre des refus ou en informant ses proches. Si la personne décédée n’était pas dans le registre, les équipes médicales s’assurent auprès de ses proches qu’elle n’avait pas exprimé une opposition. S’ils ont un doute, les proches peuvent s’opposer au don.
Inscriptions au registre des refus
Minoritaires, les inscriptions au registre des refus ont aussi augmenté en 2024 (+75'000, souvent des jeunes), «notamment après des fake news sur les réseaux sociaux», selon Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.
Rassurer face aux idées reçues
Face aux «idées reçues», l’agence veut «rassurer»:
- Les organes prélevés servent à des interventions thérapeutiques, pas à des recherches scientifiques
- Les greffons sont attribués sur des critères uniquement médicaux, la catégorie socio-professionnelle ou l’origine ne rentrent pas en compte
- Aucune religion monothéiste ne s’oppose au don d’organes, et il est possible de faire tous les rites funéraires