L’arrivée de Benjamin Mendy au FC Zurich ne fait pas que des heureux. La signature inattendue du latéral français en Suisse, annoncée mardi, a provoqué une vague d’indignation eu égard à son passif judiciaire, lui qui a fait l’objet de deux procès pour viols et agressions sexuelles.
Mercredi, le Centre des femmes de Zurich a fait part de sa consternation à travers une publication sur ses réseaux sociaux. L’organisation - qui se définit comme «la plus grande association faîtière d’organisations féminines du canton de Zurich» - affirme que «le FCZ contribue à la culture du viol» en engageant Mendy, «ignorant ainsi la responsabilité qu’un club de football a envers la société».
Si la Frauenzentrale Zürich rappelle que le champion du monde 2018 a été acquitté par la justice britannique, elle insiste sur le fait que «cela ne signifie pas que les accusations étaient sans fondement». Le FC Zurich, selon elle, «envoie le message suivant: tant que tu joues bien, ton comportement envers les femmes n’a pas d'importance».
Le FC Zurich répond aux critiques
Un communiqué pour clarifier la position du club
Sommé de prendre position, le club aux 13 titres de champion a répondu au collectif ce jeudi par l’intermédiaire d’un communiqué. Il y indique avoir «soigneusement examiné les faits avant d’engager le joueur» et dit n’avoir «aucune raison de douter de la justesse de la procédure juridique». «Le joueur mondialement connu n'a pas été condamné et il n’y avait aucune autre raison pour laquelle le FCZ aurait dû s'abstenir de le recruter», martèle-t-il.
Rencontre entre le FC Zurich et le Centre des femmes de Zurich
Pour autant, il est écrit qu’Ancillo et Heliane Canepa - le couple à la tête du FC Zurich - «prennent au sérieux» les préoccupations du Centre des femmes de Zurich, au point d’avoir rencontré sa directrice, Olivia Frei, ce jeudi. Une discussion lors de laquelle Ancillo Canepa a tenu les mots suivants: «Au FCZ, nous refusons catégoriquement toute forme de violence, en particulier envers les femmes et les enfants». «Tous les responsables du FCZ sont conscients de la responsabilité sociale du club», ajoute le communiqué.
Un échange constructif
Dans la foulée, le Centre des femmes de Zurich a salué «un échange constructif». «Nous avons apprécié de pouvoir partager ouvertement nos perspectives», mentionne l’organisation. De son côté, le FC Zurich précise que «la direction du club et la Frauenzentrale Zürich ont convenu de se soutenir mutuellement lorsqu’il s'agit de thèmes communs».
Suffisant pour calmer l’incendie?
Reste à savoir si cette réponse et cette rencontre seront suffisantes pour apaiser les tensions et calmer l’indignation soulevée par la signature de Benjamin Mendy. Le club semble faire confiance à la justice et assure prendre au sérieux les préoccupations du collectif féministe, mais la controverse autour de cette signature pourrait bien continuer à faire parler d’elle.
Le club fait confiance à la justice
Le FC Zurich a clairement indiqué que la décision de recruter Benjamin Mendy a été prise après une évaluation minutieuse des faits et une confiance totale dans le système judiciaire. Le club insiste sur le fait que le joueur n’a pas été condamné et qu’il n’y avait donc aucune raison de s’abstenir de le recruter.
Cependant, la controverse autour de cette signature montre que les questions de responsabilité sociale et de culture du viol sont des sujets sensibles qui nécessitent une attention particulière de la part des clubs de football. Le FC Zurich et le Centre des femmes de Zurich semblent prêts à collaborer pour aborder ces thèmes de manière constructive, mais il reste à voir comment cette situation évoluera dans les semaines et les mois à venir.
