Logo webradio media

Nasser Al-Khelaïfi mis en examen pour complicité d'abus de pouvoir


Le président du PSG est impliqué dans une enquête sur une tentative de manipulation de vote en 2018. Il fait face à de multiples procédures judiciaires.

Nasser Al-Khelaïfi mis en examen pour complicité d'abus de pouvoir

Le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, a été mis en examen le 5 février pour complicité d'abus de pouvoir dans l'enquête portant sur une possible tentative d'Arnaud Lagardère en 2018 de faire changer en sa faveur un vote-clé du fonds qatari actionnaire de son groupe, a appris l'AFP de source proche du dossier jeudi. Sollicitée, une source judiciaire a confirmé cette mise en examen pour complicité d’achat de vote et d’atteinte à la liberté du vote, ainsi que pour complicité d’abus de pouvoirs.

«Cette affaire n'a absolument et manifestement rien à voir avec Nasser Al-Khelaïfi, mais comme d'habitude, il va y être associé par un processus complètement dévoyé comme un nom retentissant (...) jusqu'à ce que cette affaire s'effondre en silence d'ici quelques années», a commenté une source proche de celui qui est membre du conseil d'administration de ce fonds souverain.

Lutte d'influence entre milliardaires

Contexte de l'affaire Lagardère

Ce dossier comporte deux volets. Dans le premier, M. Lagardère est soupçonné d'avoir utilisé frauduleusement pendant plusieurs années, à hauteur de 125 millions d'euros, des fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère Capital & Management (LCM) pour financer ses dépenses personnelles. Le second, qui concerne «NAK», porte sur l'année 2018, au moment où le groupe était en pleine lutte d'influence entre Vincent Bolloré, allié d'Amber Capital, et Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui soutenait Arnaud Lagardère.

Changement de position du fonds souverain qatari

Le 24 avril 2018, Qatar Holding LLC, filiale du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) et principal actionnaire, s'était positionné en faveur des résolutions d'Amber Capital. Arnaud Lagardère et son équipe rapprochée ont appelé leurs contacts, dont Nasser Al-Khelaïfi, patron qatari du PSG et administrateur du QIA. Cinq jours après le premier vote, le fonds souverain change de position et se prononce en faveur des résolutions de la gouvernance de M. Lagardère.

Nomination controversée au conseil de surveillance

En septembre 2018, un diplomate britanno-marocain proche de Doha, Jamal Benomar est nommé au conseil de surveillance de Lagardère SCA et présenté comme «membre indépendant», soit une possible contrepartie d'après les magistrats instructeurs. Le groupe Lagardère a été racheté après une âpre bataille fin novembre 2023 par le géant des médias et de l'édition Vivendi, contrôlé par la famille du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

Plusieurs procédures contre Al-Khelaïfi

M. Al-Khelaïfi est visé par plusieurs plaintes et procédures. Sa mise en examen pour corruption dans le dossier des candidatures du Qatar aux Mondiaux d'athlétisme 2017 et 2019 a été définitivement annulée mi-février 2023 par la Cour de cassation, qui a jugé la justice française incompétente pour engager des poursuites à son encontre. Des juges d'instruction parisiens se penchent sur les accusations d'enlèvement et de séquestration au Qatar dont dit avoir été victime le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane. Visé, le patron du PSG les réfute et a porté plainte.

Liste des accusations et procédures

  • Mise en examen pour complicité d’achat de vote et d’atteinte à la liberté du vote
  • Mise en examen pour complicité d’abus de pouvoirs
  • Accusations d'enlèvement et de séquestration au Qatar
  • Mise en examen pour corruption dans le dossier des candidatures du Qatar aux Mondiaux d'athlétisme 2017 et 2019 (annulée par la Cour de cassation)

Ces différentes procédures montrent l'ampleur des défis juridiques auxquels Nasser Al-Khelaïfi doit faire face, tout en continuant à diriger l'un des clubs de football les plus prestigieux au monde.