La boxeuse algérienne Imane Khelif a réagi avec fermeté aux nouvelles accusations de la fédération internationale de boxe (IBA), qui remet en question sa féminité. Dans un communiqué publié sur Instagram, Khelif a dénoncé ces allégations comme étant «fausses et insultantes» et a promis de riposter en justice si nécessaire.
L'IBA, dirigée par le Russe Umar Kremlev, a été exclue du mouvement olympique mais continue de contester la participation d'Imane Khelif et de la Taïwanaise Lin Yu-ting aux Jeux Olympiques de Paris 2024. L'organisation a annoncé lundi une offensive judiciaire contre le Comité International Olympique (CIO).
La réponse d'Imane Khelif
Accusations sans fondement
Imane Khelif a exprimé son indignation face aux accusations de l'IBA, les qualifiant de «sans fondement». Dans son communiqué, elle a souligné que son équipe était en train d'examiner la situation et qu'elle prendrait toutes les mesures légales nécessaires pour défendre ses droits et les principes de la concurrence loyale.
Détermination à se battre
La boxeuse a affirmé sa détermination à se battre sur tous les fronts pour faire reconnaître la vérité. «Je reste là et n’irai nulle part. Je me battrai sur le ring, je me battrai devant les tribunaux, et je me battrai devant l’opinion publique jusqu’à ce que la vérité soit indéniable», a-t-elle déclaré.
Offensive judiciaire de l'IBA
L'IBA a annoncé qu'elle déposerait plainte auprès du procureur général de la Suisse, Stefan Blätter, et préparerait des plaintes similaires auprès des procureurs généraux de France et des États-Unis. L'organisation s'appuie sur un décret signé par l'ancien président américain Donald Trump, visant à empêcher les athlètes transgenres de pratiquer des sports féminins, pour justifier son offensive.
Il est important de noter que ni Imane Khelif ni Lin Yu-ting ne sont des femmes transgenres. Cependant, l'IBA utilise ce décret pour renforcer sa position, affirmant qu'il prouve que l'organisation protège les boxeuses contre la concurrence déloyale.
Exclusion des Mondiaux 2023
L'IBA a exclu les deux athlètes des Mondiaux 2023 en raison de leur supposée possession de chromosomes XY, une caractéristique que l'organisation considère comme une preuve de masculinité. Cependant, cette caractéristique est également une forme de différence de développement sexuel (DDS), autrefois appelée intersexualité, qui touche environ une naissance sur 1000 à 4500 selon les études.
Le CIO, qui a géré directement le tournoi olympique de boxe en l'absence d'une fédération internationale reconnue, s'est appuyé sur le passeport des deux concurrentes pour les autoriser à participer.
Problèmes de gouvernance
L'IBA est privée depuis 2019 de l'organisation de son propre tournoi olympique en raison de problèmes de gouvernance. L'organisation affirme que, selon la loi suisse, toute action ou inaction présentant un risque pour la sécurité des participants à une compétition mérite une enquête et peut servir de base à des poursuites pénales.
La situation d'Imane Khelif et de Lin Yu-ting illustre les défis auxquels sont confrontés les athlètes dans un contexte de règles et de politiques en constante évolution. La détermination de Khelif à se battre pour ses droits et sa réputation montre également la résilience et la force des athlètes face à l'adversité.