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Jean-Claude Dassier condamné pour propos anti-musulmans sur CNews


Le chroniqueur doit payer 1000 euros d’amende avec sursis pour injure publique. La chaîne CNews reste sous surveillance.

Jean-Claude Dassier condamné pour propos anti-musulmans sur CNews

La justice a condamné le chroniqueur de CNews Jean-Claude Dassier à 1000 euros d’amende avec sursis pour des propos anti-musulmans tenus à l’antenne en décembre 2022. Cette décision, confirmée par un jugement consulté par l’AFP et initialement rapportée par Mediapart, fait suite à des déclarations controversées de l'ancien dirigeant de la chaîne LCI et ex-président du club de foot de l’OM.

Des propos polémiques et leur impact

Lors d’un débat sur la délinquance juvénile, Jean-Claude Dassier avait affirmé que «les musulmans, ils s’en foutent de la République», provoquant un tollé général. Ces propos ont été jugés outrageants et méprisants par le tribunal correctionnel de Paris, qui a reconnu le chroniqueur coupable d’injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion.

Réactions et conséquences judiciaires

L’Union des mosquées de France (UMF) avait annoncé porter plainte en janvier 2023. Le tribunal a estimé que les propos de Dassier visaient à rabaisser et jeter le discrédit sur toutes les personnes de confession musulmane. Absent de son procès le 4 décembre et non représenté par un avocat, Jean-Claude Dassier doit verser à la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), partie civile, 1000 euros en réparation de son préjudice moral, et 1000 euros pour les frais de justice.

Réactions de la chaîne et du chroniqueur

Fin 2022, la présentatrice de CNews Barbara Klein s’était désolidarisée, au nom de la chaîne et de sa rédaction, des propos tenus par le chroniqueur. De retour à l’antenne en février 2023, Jean-Claude Dassier avait reconnu une erreur : «Parfois dans la passion du moment, on a tendance à généraliser, à globaliser (...) il faut s’excuser toujours quand on commet des inexactitudes».

Position du régulateur de l'audiovisuel

Le rapporteur indépendant saisi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a estimé depuis qu’il n’y avait pas matière à ouvrir une procédure de sanction contre CNews. La chaîne d’info, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est régulièrement accusée par la gauche de véhiculer des idées d’extrême droite.

Précédents et sanctions

En 2021, le régulateur avait infligé une amende de 200'000 euros à CNews pour incitation à la haine et à la violence après des propos d’Eric Zemmour qualifiant les migrants mineurs isolés de «voleurs», d’»assassins» et de «violeurs». Une sanction confirmée en janvier par la Cour européenne des droits de l’homme. Ces propos ont par ailleurs valu à l’homme politique d’extrême droite une condamnation en appel à 10.000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale, en septembre 2024.

Absence de sanction contre CNews

Malgré les controverses, le régulateur de l’audiovisuel n’a pas jugé nécessaire d’ouvrir une procédure de sanction contre CNews dans ce cas précis. Cependant, la chaîne reste sous surveillance étroite en raison de ses contenus souvent polémiques et de ses invités controversés.