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Trump crée un «Bureau de la foi» à la Maison Blanche


Le président américain renforce l'influence de la religion dans la politique. Paula White, sa conseillère spirituelle, dirige ce nouveau bureau.

Trump crée un «Bureau de la foi» à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump a récemment créé un «Bureau de la foi» à la Maison Blanche, dirigé par sa conseillère spirituelle, Paula White. Cette initiative s'inscrit dans une série de mesures visant à renforcer l'influence de la religion dans la politique américaine. Dans une prière devenue virale, Paula White avait assuré que Dieu et les «anges» donneraient la «victoire» à Donald Trump à l’élection de 2020, qu’il a finalement perdue face à Joe Biden.

Jeudi, le président américain avait annoncé un décret pour lutter contre les «préjugés antichrétiens», tout en assurant, à l’occasion de rendez-vous de prière avec des parlementaires, que les tentatives d’assassinat dont il avait été victime pendant la campagne électorale l’avaient «changé». «Cela a changé quelque chose en moi», a-t-il dit. «Je me sens encore plus fort. Je croyais déjà en Dieu mais je le ressens beaucoup plus fortement. Quelque chose s’est passé». Les Américains «ne peuvent pas être heureux sans religion», a-t-il affirmé, en ajoutant: «Ramenons Dieu dans nos vies.»

La religion au cœur de la politique de Trump

Un président «sauvé» par Dieu

Le jour de son investiture, le 20 janvier, Donald Trump avait assuré que Dieu l’avait «sauvé» pour qu’il enraye un déclin généralisé de l’Amérique. Le milliardaire de 78 ans, père de cinq enfants nés de trois épouses différentes, n’a pas une pratique régulière comparable à celle de son prédécesseur catholique Joe Biden, qui ne ratait jamais la messe. Dans un pays où les affiliations religieuses sont parfois mouvantes, Donald Trump avait expliqué en 2020 qu’il ne se considérait plus comme un presbytérien, l’un des courants traditionnels du protestantisme aux États-Unis.

Des liens avec la Nouvelle réforme apostolique

Le milliardaire se définit comme un «chrétien sans appartenance» à un mouvement religieux spécifique. Nombre d’experts ont toutefois mis en lumière des liens forts entre l’entourage de Donald Trump et un mouvement charismatique en voie d’expansion aux États-Unis, la Nouvelle réforme apostolique (New Apostolic Reformation, NAR).

Cette mouvance évangélique, qui rejette la sécularisation de la société, juge que les responsables politiques aux États-Unis doivent être guidés par la Bible. Ses adeptes considèrent que tous les secteurs de la vie en société – la famille, l’entreprise, le gouvernement, les loisirs, la presse, l’école, la santé – doivent être régis par des principes religieux.

Un soutien fort des électeurs chrétiens

Nombreux sont les croyants qui, dans ce mouvement comme dans d’autres mouvances chrétiennes, voient en Donald Trump un envoyé de Dieu, chargé de combattre entre autres le mariage homosexuel et le droit à l’avortement, vus comme des manifestations «sataniques». Selon les sondages de sortie des urnes du «Washington Post», Donald Trump a remporté en novembre la majorité des votes des électeurs catholiques (59%) et protestants (63%) face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris.

Trump s’était régulièrement félicité pendant la campagne de la fin de la garantie constitutionnelle à l’avortement, décidée en 2022 par la Cour suprême, l’une des grandes victoires politiques récentes de la droite religieuse américaine. Mais pas question pour Donald Trump de se laisser sermonner, d’une quelconque manière, par des responsables religieux.

Critiques et controverses

Il avait ainsi réclamé des «excuses» à l’évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, au lendemain d’un sermon prononcé devant lui et dans lequel elle s’inquiétait de la peur semée par le président américain chez les immigrants ou les membres de la communauté LGBT+. «Cette pseudo-évêque (est) une extrémiste de gauche, qui déteste Trump avec acharnement» s’était emporté le républicain sur son réseau Truth Social.

En conclusion, la vision de la religion de Donald Trump et son influence sur la politique américaine continuent de susciter des débats et des controverses. Son approche, qui mêle étroitement foi personnelle et gouvernance, a trouvé un écho particulier auprès de nombreux électeurs chrétiens, tout en suscitant des critiques de la part de certains leaders religieux et d'observateurs politiques.