«Internet rafle la mise.» Le mot d'introduction du conseiller d'Etat Antonio Hodgers a planté le décor, jeudi, lors de la présentation de la seconde enquête de consommation dans le Grand Genève, après celle de 2018. Elle a révélé que la part des achats en ligne avait plus que triplé en six ans. S'ils ne sont de loin pas majoritaires (12% du total des achats), «c'est inquiétant, car la tendance ne s'inversera pas», ont grimacé les faîtières du commerce.
Le phénomène n'est cependant pas généralisé: il ne touche guère le secteur alimentaire. L'attrait des consommateurs s'est même renforcé pour les produits frais, en circuit court (marché, vente chez le producteur, etc.). Par ailleurs, les commerces de proximité gardent la cote «pour leur accueil, leurs produits de qualité et les conseils de leur personnel», a décrypté Ingrid Carini, qui a dirigé l'étude.
Les défis posés par l'e-commerce
Impact sur les commerces locaux
Reste que la part grandissante de l'e-commerce «doit nous alerter», a souligné la syndique de Gland (VD) Christine Girod, responsable du Territoire de la Région de Nyon. «Les autorités doivent soutenir les commerçants locaux.» Hochements de tête entendus, côté genevois et français. La dirigeante vaudoise a listé quelques mesures incitatives déjà en place dans son secteur, telles que l'offre de bons d'achat, ou des partenariats avec les régies pour des loyers réduits à l'ouverture de nouveaux petits commerces. «Là où les communes se mobilisent, ça marche!»
Mesures de soutien envisagées
Au bout du lac, la conseillère d'Etat Delphine Bachmann, chargée de l'Économie, a annoncé «la réunion d'ici à juin prochain de tous les acteurs concernés» pour établir un plan d'action. Par ailleurs, elle a rappelé la mise en place de formations gratuites pour aider les commerçants à faire leur promotion sur le web. Et surtout, elle a milité pour plusieurs ouvertures dominicales par an. «Cela aura un vrai impact positif pour les commerces», a assuré la magistrate genevoise. En ligne de mire, notamment: la concurrence des grandes zones commerciales de France voisine, ouvertes en partie le dimanche.
Évolution des zones commerciales
Celles-ci ne marchent plus aussi bien qu'avant, a cependant relevé le maire d'Annemasse (Haute-Savoie/F), Christian Dupessey. Celui qui préside aussi le Pôle métropolitain du Genevois français plaide pour des zones commerciales multifonctionnelles à l'avenir, avec par exemple du logement.
Revitalisation des centres-villes
Enfin, les autorités franco-valdo-genevoises ont aussi défendu des centres-villes «animés, vivants, grâce aux commerces de proximité». L'une des solutions avancées par tous est l'instauration de zones piétonnes. D'accord, a rétorqué Flore Teysseire, secrétaire générale de l'association Genève Commerces, «mais en consultant systématiquement les commerçants; la clientèle doit aussi pouvoir bénéficier de parkings périphériques».
Soutien de l'État aux commerces
Les autorités locales et régionales sont conscientes des défis posés par l'e-commerce et sont déterminées à soutenir les commerces locaux. Plusieurs mesures ont déjà été mises en place, et d'autres sont en cours de discussion pour aider les commerçants à faire face à cette nouvelle réalité.
Pour des centres urbains animés
La revitalisation des centres-villes passe par une série de mesures visant à rendre ces espaces plus attractifs et dynamiques. La création de zones piétonnes, l'amélioration des infrastructures de stationnement et la promotion des commerces de proximité sont autant de pistes explorées pour redonner vie aux centres urbains.
En conclusion, la montée en puissance de l'e-commerce représente un défi majeur pour les commerces locaux, mais des solutions existent pour soutenir ces derniers et revitaliser les centres-villes. Les autorités, en collaboration avec les commerçants et les associations, travaillent activement à la mise en place de mesures incitatives et de plans d'action pour faire face à cette nouvelle réalité.