En Suisse, on a tendance à s'enflammer très vite pour nos skieurs. Quand une jeune athlète helvétique, Valaisanne qui plus est, fait des débuts fracassants sur le front de la Coupe du monde, elle est forcément portée en une des gazettes et très haut dans le cœur des fans. Alors quand, jeudi, Malorie Blanc a coupé la ligne d'arrivée du super-G du Championnat du monde de Saalbach à la 12e place, on a senti une pointe de déception chez les suiveurs. Et pourtant...
Une performance remarquable malgré les conditions
La Suissesse s'est élancée avec le dossard 26, bien après les superstars du Cirque blanc. Le soleil commençait à se voiler et ses compatriotes n'avaient guère brillé. Malorie Blanc a tout de même réussi un temps canon, à 1''19 de la nouvelle championne du monde Stephanie Venier. Personne, avec un numéro de dossard aussi haut qu'elle, n'a si bien fait. Derrière, il faut descendre à la 20e place pour retrouver la Canadienne Cassidy Gray et son No 38.
Une satisfaction bien méritée
Pas de quoi être déçue donc. Au contraire même. «C'est super, je suis très contente, très satisfaite, a expliqué, rayonnante, la skieuse d'Anzère. Pour être honnête, je me suis dit, hier après l'entraînement, qu'il faudrait en mettre un peu plus. J'ai aussi réussi à composer avec la nervosité. Il faut l'avouer: j'étais un petit peu stressée ce matin en me levant! Je suis fière d'avoir réussi à avoir fait avec et à montrer mon ski. Il y a du potentiel, donc c'est positif.»
Un programme chargé à venir
Pas le temps de se prendre la tête, tout va très vite s'enchaîner pour elle. Entraînement de descente vendredi, descente samedi, combiné sans doute mardi... «Mes espoirs pour la suite, c'est surtout de m'amuser, d'essayer de montrer mon meilleur ski et puis de trouver le juste milieu entre l'attaque et la glisse. J'aimerais réussir à être à mon meilleur. Je vais essayer d'attaquer er ça va être encore une autre histoire. Je me réjouis, parce que j'ai beaucoup de plaisir à skier ici.»
Gérer le stress pour performer
«La clé, c'est que j'ai été capable d'accepter mon stress, a-t-elle encore détaillé. Moi je me vends comme étant hyper tranquille. Et puis des fois je suis quand même un peu nerveuse et il faut composer avec, parce que c'est là. Je vais prendre toutes ces émotions avec et puis essayer d'y aller en toute décontraction! Juste avant le départ, j'ai pris une grande respiration et je me suis rendu compte de la chance que j'avais d'être là.» Et la Suisse se rend compte aussi de la chance d'avoir un tel phénomène.