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Violences et abus sexuels au pensionnat Notre-Dame-de-Bétharram


Plus de 100 plaintes déposées contre l'établissement. L'enquête de Mediapart met en cause François Bayrou, maire de Pau.

Violences et abus sexuels au pensionnat Notre-Dame-de-Bétharram

De nombreux élèves du pensionnat catholique Notre-Dame-de-Bétharram, près de Pau (sud-ouest de la France), auraient subi des violences physiques, agressions sexuelles et pédocriminelles, commises par des surveillants et des prêtres. L'affaire défraye la chronique depuis plusieurs mois en France et plus de 100 plaintes se sont accumulées contre l'établissement.

Mais c'est sur un autre aspect de ce drame que porte la vaste enquête de «Mediapart» publiée mercredi, à savoir le rôle joué par l'actuel Premier ministre français François Bayrou. Car, ce dernier, qui est le maire de la commune de Pau et qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans l'établissement incriminé, jure qu'il ignorait tout. «Impossible», d'après les nombreux témoignages et documents présentés par le média français.

L'étrange amnésie de François Bayrou autour d'un scandale sexuel

Des témoignages glaçants

Des élèves mineurs violemment frappés, des attouchements sexuels sur plusieurs enfants, d'autres masturbés de force, certains qui ont été violés... Les témoignages glaçants autour de l'établissement Notre-Dame-de-Bétharram sont légion et couvrent une période allant de 1950 à 2010.

Certaines plaintes ont d'ailleurs déjà fait l'objet d'une décision de justice. Comme l'affaire où un élève de 14 ans a perdu l'audition après avoir été frappé par un surveillant ou celle d'un viol commis par l'ancien directeur de l'établissement, le père Carricart, qui s'est suicidé avant que la justice ait pu terminer son travail, peu après avoir été «exfiltré» au Vatican.

François Bayrou au courant?

Mais François Bayrou jure qu'il ignorait tout. Difficile à le croire, selon «Mediapart». Difficile à le croire, car d'une part le Premier ministre est aussi le maire de la commune de Pau, située à une trentaine de kilomètres de Notre-Dame-de-Bétharram. De plus, l'homme est ancien ministre de l'éducation et ancien président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Avec ces positions, difficile d'imaginer qu'aucune plainte ne soit jamais parvenue jusqu'à ses oreilles.

Si on ajoute à cela le fait que plusieurs des enfants de François Bayrou ont été scolarisés dans le fameux établissement catholique, où son épouse a par ailleurs enseigné le catéchisme... Et puis le fait que madame Bayrou s'est rendue aux funérailles du Père Carricart. Et encore tout ces témoignages recueillis par le média français de diverses personnes - dont des parents d'élèves - qui jurent s'être entretenues avec François Bayrou ou lui avoir écrit une lettre pour dénoncer telle ou telle affaire. Comme l'écrit «Mediapart», «le silence du premier ministre interroge».

Frappés, abusés, violés...

Les victimes du pensionnat Notre-Dame-de-Bétharram ont subi des traumatismes profonds. Les témoignages recueillis par «Mediapart» révèlent des actes de violence et d'abus sexuels qui ont marqué à jamais la vie de nombreux élèves. Les plaintes déposées couvrent une période de plusieurs décennies, mettant en lumière un système de silence et de protection des agresseurs.

L'enquête de «Mediapart» soulève des questions cruciales sur la responsabilité des autorités locales et nationales. Le rôle de François Bayrou, en tant que maire de Pau et ancien ministre de l'éducation, est particulièrement scruté. Les nombreux témoignages et documents présentés par le média français suggèrent que le Premier ministre aurait pu être au courant des abus, ce qui rend son silence encore plus troublant.

Cette affaire met en lumière les failles dans la protection des enfants au sein des institutions religieuses et la nécessité d'une vigilance accrue de la part des autorités. Les victimes attendent toujours justice et reconnaissance de leurs souffrances, tandis que l'enquête de «Mediapart» continue de faire des vagues en France.