«Je n’ai pas peur». Malgré les séismes à répétition qui ont poussé des milliers de personnes à quitter l’île touristique de Santorin, en Grèce, Chantal Metakides a décidé, comme d’autres habitants, de rester dans sa maison accrochée à la falaise.
«Pendant 500 ans, il y a eu des tremblements de terre et des éruptions volcaniques et la maison est toujours là», poursuit-elle. «Donc il n’y a pas de raison que ça change». «Et de toute façon, je me dis toujours «ce qui doit arriver doit arriver». Plus loin, Panagiotis Hatzigeorgiou affiche la même assurance. «Nous n’avons pas peur!», clame cet employé municipal de 65 ans.
«Pourquoi devrais-je m’inquiéter? Si quelque chose doit vous arriver, cela peut se produire même lorsque vous êtes dans la rue», explique-t-il. Et «si c’est votre heure, c’est fini!», lance-t-il.
Plus de 11'000 personnes ont quitté Santorin
Plus de 11'000 personnes ont quitté Santorin par la mer et par les airs depuis dimanche en raison des nombreuses secousses telluriques, une séquence sans précédent dans cette zone depuis le début des relevés en 1964, selon des données de l’Institut géodynamique de l’Observatoire d’Athènes analysées par l’AFP.
Une activité sismique intense
Plus de 165 séismes ont été enregistrés quotidiennement depuis le 2 février, dont plus de la moitié dépassent une magnitude de 3. Au total, du 24 janvier au 5 février après-midi, plus de 965 séismes ont été recensés, mais ils n’ont provoqué aucun dégâts.
La vie quotidienne à Santorin
Santorin compte environ 15'500 résidents permanents et de nombreux saisonniers dans l’hôtellerie, la restauration ou le BTP pour accueillir plus de trois millions de touristes chaque année. Si la fréquence des secousses s’est réduite mercredi, il y en «au moins une vingtaine par jour mais pas de très grosses», affirme Chantal Metakides. «On les ressent mais il n’y a rien qui tombe», détaille-t-elle.
Des rubans blancs et rouges ont néanmoins été déployés pour interdire les promenades sur le chemin d’une beauté exceptionnelle qui relie Fira au très photogénique village d’Oia, connu pour ses couchers de soleil devant lesquels des millions de touristes, l’été, aiment poser pour des selfies.
Les répercussions sur le tourisme
A Oia, les ruelles, en proie l’été à une agitation intense, sont désertes, selon des photos postées par des habitants sur les réseaux sociaux. Et là où, en été, il faut faire la queue pour se prendre en photo devant de petites églises aux dômes bleus accrochées à la falaise, il ne reste que quelques chats qui déguerpissent à l’arrivée de journalistes.
A Fira, Chantal s’inquiète un peu des répercussions à venir sur le tourisme alors que le coup d’envoi de la saison est donné dès la fin mars. «On entend des trucs un peu fou (...). Ce n’est pas vrai, l’île n’est pas évacuée. Il y a des gens qui ne se sentent pas en confiance et qui partent», conclut-elle.
Les données sismiques
- Plus de 165 séismes quotidiens depuis le 2 février
- Plus de la moitié des séismes dépassent une magnitude de 3
- Plus de 965 séismes recensés du 24 janvier au 5 février
- Aucun dégât matériel signalé
En dépit de cette activité sismique intense, les habitants de Santorin restent résilients et optimistes, espérant que la situation se stabilisera bientôt.