Hashem Shams a certainement vécu les plus longues minutes de sa vie, mardi, dans le centre de formation Campus Risbergska, à Örebro. Alors que ses camarades de classe étaient en train de tomber sous les balles, l'homme s'est enfermé aux toilettes et a immortalisé ces instants de terreur absolue sous forme de stories Instagram. Sur la première vidéo, on peut entendre les coups de feu résonner dans le couloir et se rapprocher dangereusement de la cachette de l'étudiant. Hashem Shams adresse alors à l'objectif un regard terrifié, s'efforçant de rester calme et de garder le silence.
«Les gens appellent à l'aide», peut-on lire en légende de sa publication. Dans une autre vidéo publiée quelques minutes plus tard, l'étudiant a posé son téléphone au sol et a grimpé sur les toilettes, pour éviter de se faire tirer dessus à travers la porte. «Je suis un étudiant!», crie-t-il au moment où des policiers lui ordonnent de leur ouvrir. Un officier fait alors irruption dans la pièce et procède à une fouille de Hashem Shams, pour s'assurer qu'il n'est pas armé. «Merci à tous ceux qui m'ont envoyé un message aujourd'hui. J'ai eu beaucoup de chance», a-t-il écrit plus tard, dans une troisième story.
Un pays en deuil
La pire tuerie de l'histoire suédoise
La Suède est en deuil au lendemain de la pire tuerie de son histoire, qui a fait dix morts et laisse de nombreuses questions en suspens. Les drapeaux ont été mis en berne sur le Palais royal, le Parlement et les bâtiments du gouvernement. Le souverain et son épouse Silvia se rendent à Örebro, où le Premier ministre est également attendu pour rendre hommage aux victimes. Vingt-quatre heures après la tuerie, la police a confirmé que l’homme armé avait tué dix personnes et s’était probablement suicidé.
Profil du tueur et circonstances du massacre
Les autorités n’ont donné aucun élément sur le profil du tueur et les circonstances du massacre restent floues. Selon la chaîne de télévision TV4, il était âgé de 35 ans et son domicile à Örebro a été perquisitionné en fin de journée. Il avait un permis de port d’arme et un casier judiciaire vierge, ajoute la chaîne. L’homme vivait reclus, n’avait pas d’emploi et s’était éloigné de sa famille et de ses amis, assure le tabloïd «Aftonbladet».
Témoignages de la sidération et du chaos
Liv Demir, 36 ans, raconte la sidération qui l’a saisie en apprenant la fusillade. L’un de ses trois enfants suit des cours de sport dans une école voisine. «Je suis restée figée, abasourdie, je ne savais pas vraiment où aller. Mes pensées sont parties dans tous les sens parce que j’avais préparé son sac de sport le matin», confie-t-elle.
Le drame s’est déroulé en milieu de journée dans un centre de formation réservé aux adultes préparant l’équivalent du bac.
«Je me tenais» en face du centre de formation, «quand j’ai vu quelques corps allongés sur le sol. Je ne savais pas s’ils étaient morts ou blessés», témoigne Linn, 16 ans, scolarisée dans une école à proximité du lieu de la tuerie. «Il y avait du sang partout, des gens paniquaient et pleuraient, des parents étaient inquiets (...) c’était le chaos», ajoute-t-elle, la voix tremblante.
Réactions et hommages
La communauté locale et nationale est sous le choc. Des hommages spontanés ont été rendus aux victimes, avec des fleurs et des bougies déposées devant le centre de formation. Le Premier ministre a exprimé sa profonde tristesse et a promis que toutes les ressources nécessaires seraient mobilisées pour faire la lumière sur cette tragédie.
Les autorités suédoises ont appelé à l'unité et à la solidarité en ces moments difficiles, soulignant l'importance de soutenir les familles des victimes et de travailler ensemble pour prévenir de futures violences.
Cet événement tragique a profondément marqué la Suède et a soulevé des questions sur la sécurité dans les établissements éducatifs et la prévention des actes de violence extrême.