Trois associations, dont Foodwatch, veulent faire pression sur les autorités européennes pour faire retirer du marché cet édulcorant suspecté d'être cancérogène. L’ONG Foodwatch, l’association française la Ligue contre le cancer et l’application française de nutrition Yuka ont lancé, ce mardi, une pétition conjointe visant l’interdiction de l’aspartame, un édulcorant sucrant controversé car possiblement dangereux pour la santé.
Objectif affiché de cette pétition, diffusée dans onze pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse): «Faire pression sur les institutions européennes afin d’interdire cet additif et demander aux États membres de l’Union Européenne d’agir» en précaution, peut-on lire dans un communiqué commun.
Une pétition internationale réclame l'interdiction de l'aspartame
Présence de l'aspartame dans les produits alimentaires
Présent, selon Foodwatch, dans plus de 6000 produits et notamment ceux dits allégés comme certains sodas sans sucres, yaourts 0% ou encore chewing-gums, l’aspartame est autorisé depuis les années 1980 en Europe et suscite des débats quant aux risques que cet édulcorant artificiel pourrait faire peser sur la santé.
Risques pour la santé
En 2023, l’Organisation mondiale de la santé a classé ce «faux sucre» comme «peut-être cancérogène pour l’homme». D’autres études ont noté des risques liés au diabète ou encore d’accouchement prématuré en lien avec la consommation d’aspartame.
Selon Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer française, cité dans le communiqué commun, il n’y a «aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable» et «nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l’interdire».
Réévaluation de l'aspartame par l'EFSA
L’additif a été réévalué en 2013 par l’EFSA, l’Agence européenne de sécurité des aliments chargée d’évaluer les produits sur le marché alimentaire européen, sans être remis en cause. Mais les trois organisations pétitionnaires s’inquiètent de «conflits d’intérêts», relèvent-elles dans leur communiqué.
Conflits d'intérêts et crédibilité des études
En effet, d’après un rapport de Foodwatch sur l’aspartame également publié mardi, «près des trois-quarts des études sur l’aspartame considérées comme fiables par l’EFSA ont été financées ou influencées par l’industrie (agroalimentaire), ce qui remet en cause la crédibilité de l’évaluation des risques, et donc de l’approbation de l’aspartame» par l’institution européenne.
Précédentes campagnes et impacts
Fin 2019, ces trois entités de défense des consommateurs et de la santé avaient déjà lancé ensemble une campagne contre les sels de nitrites dans l’alimentation du fait de leur rôle dans l’apparition de certains cancers digestifs, suivie d’effets chez certains industriels qui avaient modifié leurs recettes.
Un risque de cancer évitable
Les associations insistent sur le fait que le risque de cancer lié à l'aspartame est évitable et qu'il est impératif d'agir en conséquence.
Suspicion de conflits d'intérêts
La suspicion de conflits d'intérêts dans les études sur l'aspartame remet en question la crédibilité des évaluations de risques et renforce la nécessité d'une réévaluation indépendante.
En conclusion, cette pétition internationale vise à sensibiliser les autorités européennes et à faire pression pour l'interdiction de l'aspartame, un édulcorant controversé dont les risques pour la santé sont de plus en plus documentés.