Qu’importe sa réputation d’antivax, pour les Américaines venues jusqu’à Washington le soutenir, Robert F. Kennedy Jr. est l’homme idéal pour «rendre à l’Amérique sa santé». Cet ancien démocrate, rallié depuis peu à Donald Trump, est examiné à la loupe cette semaine par le Sénat américain, chargé d’approuver ou non sa nomination à la tête du ministère de la Santé.
Vilipendé par de nombreux élus démocrates pour ses propos antivaccin et son soutien à des théories du complot, RFK Jr. est toutefois salué par des personnalités des deux bords de l’échiquier politique pour son combat contre la malbouffe et la domination des groupes pharmaceutiques. Il est même encensé par une cohorte de mères, convaincues par son discours. «Il a joué un grand rôle dans mon vote pour Trump», explique Chana Walker, une coiffeuse de 37 ans venue de la Virginie voisine. T-shirts violets et pancartes «Moms for RFK» («les Mamans pour RFK») en main, elles sont plusieurs à s’être rendues dans la capitale pour soutenir leur héros.
Un discours qui résonne
La lutte contre la malbouffe et les additifs alimentaires
Les propos de cet héritier de la dynastie Kennedy sur les additifs alimentaires, la pollution de l’eau ou encore l’augmentation des cas d’autisme ont trouvé un écho particulier chez ces femmes d’horizons politiques divers. En s’emparant de problèmes de santé publique longtemps négligés et en appuyant sur la défiance grandissante du public vis-à-vis des autorités sanitaires, RFK Jr. a réussi à toucher un public varié.
«En Europe, vous pouvez probablement nommer et reconnaître la plupart des ingrédients mais ici, si vous regardez le même produit, vous ne pouvez même pas en prononcer la moitié», tempête Emily Stack, 30 ans, de l’association conservatrice «Moms for America», présente pour soutenir le choix de Trump à la Santé. Priscilla Lyons, dit, elle, se retrouver dans la lutte du septuagénaire contre le problème de l’obésité et dans son opposition aux traitements comme l’Ozempic, utilisé pour perdre du poids.
Des solutions alternatives à la médecine traditionnelle
Comme lui, cette trentenaire souhaite une réponse sanitaire fondée sur l’activité physique et l’alimentation saine, et non sur ce qu’elle considère être des solutions de surface enrichissant l’industrie pharmaceutique. Quant au sujet de la santé mentale, ces femmes qui patientent dans les couloirs du Congrès pestent en cœur: «On vous dit toujours: "prenez des cachets"», fustige Rachel Truhlar, 52 ans.
Un parcours atypique
Ancien avocat respecté, RFK Jr. s’est fait connaître pour sa lutte contre le climatoscepticisme et a notamment plaidé contre le groupe agrochimique Monsanto dans l’affaire du Roundup. Au milieu des années 2000, il commence à s’intéresser aux sujets de santé publique, notamment au problème de l’obésité, et dénonce les pratiques néfastes de l’industrie agroalimentaire.
Théories complotistes et controverses
En parallèle, il embrasse plusieurs théories complotistes et prend la tête d'une organisation antivaccin. Il se fait le relais de prétendus liens entre vaccination et autisme et suggère que le sida pourrait être causé par autre chose que le virus du VIH. Des positions qu’il a largement minimisées devant les sénateurs, mais qu’embrassent plusieurs de ses supportrices. Chana Walker explique par exemple avoir fait vacciner son fils quand il était très jeune, puis avoir demandé une exemption religieuse.
Autisme et obésité
Les propos de RFK Jr. sur l’autisme et l’obésité ont particulièrement résonné auprès de ses supportrices. Elles voient en lui un défenseur des causes souvent ignorées par les autorités sanitaires et les grandes entreprises pharmaceutiques. Son discours sur la nécessité de solutions naturelles et durables pour traiter ces problèmes de santé publique a trouvé un écho particulier.
Théories complotistes
Malgré les controverses entourant ses théories complotistes, RFK Jr. continue de bénéficier d’un soutien solide de la part de ses supportrices. Elles voient en lui un leader capable de remettre en question le statu quo et de proposer des solutions alternatives aux problèmes de santé publique. Son approche critique des institutions et des grandes entreprises résonne avec leur propre méfiance envers les autorités sanitaires et les géants de l’industrie pharmaceutique.