Un ancien influent sénateur américain, le démocrate Robert Menendez, reconnu coupable mi-juillet de corruption, a été condamné mercredi à New York à 11 ans de prison dans une affaire en lien avec l’Égypte et le Qatar.
Les supplications en pleurs, devant le tribunal fédéral pénal de Manhattan, de cet ex-redoutable président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, n’ont rien changé à la lourde sentence prononcée par le juge Sidney Stein, selon une journaliste de l’AFP présente dans le prétoire.
Condamnation pour corruption
Les faits reprochés
Le parlementaire du New Jersey, chez qui avaient été retrouvés un demi-million de dollars en liasses de billets et 150’000 dollars en lingots d’or, avait démissionné du Sénat en août et annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat sous l’étiquette «indépendant».
Le 16 juillet, le tribunal fédéral pénal de Manhattan l’avait reconnu coupable de 16 chefs d’accusation de corruption, notamment complot en vue de commettre des actes de corruption, complot pour agir comme agent d’un gouvernement étranger et entrave à la justice.
Bob Menendez, 71 ans, a favorisé trois hommes d’affaires du New Jersey en échange d’argent et a usé de son influence politique au profit de l’Égypte et du Qatar. La justice avait dénoncé «des niveaux choquants de corruption, des centaines de milliers de dollars de pots-de-vin, dont de l’or, du liquide et une Mercedes-Benz».
La réaction du juge
«À un moment de votre parcours (...) vous vous êtes perdu», a tonné le juge Stein, cité par le «New York Times».
En le condamnant à 11 années de réclusion criminelle pour des faits de corruption, le magistrat a encore tempêté contre «Bob» Menendez, autrefois tout-puissant parlementaire du Congrès, à l’aile droite du Parti démocrate: «Travailler pour le bien commun est devenu, pour vous, travailler pour votre propre intérêt», a déclaré le juge.
Les supplications de Menendez
Bob Menendez avait interjeté appel de son jugement de culpabilité en juillet et demandé la clémence de la justice, produisant des lettres de soutien comme celle d’un proche, Donald Scarinci, qui a écrit se sentir «inspiré par Bob, avec l’espoir de changer le monde».
«Je vais vous demander votre mansuétude, pas pour moi, mais pour Anthony», son fils souffrant d’autisme, a encore supplié en larmes l’ancien élu américain septuagénaire.
Le procès de son épouse
Son épouse, Nadine Arslanian Menendez, sur laquelle les avocats de l’ex-sénateur avaient tenté de faire porter le chapeau, est jugée séparément, avec des suspensions d’audience pour soigner un cancer du sein.
Une figure nationale et internationale
Robert Menendez a été une figure nationale aux États-Unis et internationale à l’étranger pendant des décennies, surtout comme président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. Il est considéré comme un faucon en diplomatie, notamment contre Cuba dont ses parents sont originaires, mais aussi contre le Venezuela, la Chine.
Lingots d’or et Mercedes
Les accusations contre Menendez incluaient la possession de lingots d’or et d’une Mercedes-Benz, symboles de la corruption qui lui a valu sa condamnation.
Figure déchue
Autrefois respecté et influent, Robert Menendez voit aujourd’hui sa carrière politique et sa réputation ruinées par cette affaire de corruption. Sa condamnation marque la fin d’une ère pour ce parlementaire qui a longtemps joué un rôle clé dans la politique étrangère des États-Unis.