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Les étudiants serbes lèvent le blocage à Belgrade après 24h de manifestation


Les étudiants ont quitté l'échangeur routier de Belgrade après avoir protesté contre la corruption et réclamé justice pour les victimes de Novi Sad.

Les étudiants serbes lèvent le blocage à Belgrade après 24h de manifestation

Les étudiants serbes ont levé mardi le blocage du important échangeur routier de Belgrade, après 24 heures de manifestation contre la corruption et pour réclamer justice pour les morts de la catastrophe de la gare de Novi Sad. À 10h, les dernières grappes d’étudiants ont quitté Autokomanda, point névralgique pour la circulation automobile dans la capitale serbe après avoir nettoyé les lieux. Mégaphones en main, les organisateurs appelaient les derniers manifestants à ne rien laisser derrière eux.

Dans une nouvelle allocution lundi soir, le président serbe a annoncé qu’il avait demandé un remaniement ministériel «de grande ampleur». «Je m’attends donc à ce que plus de 50% des ministres actuels soient remplacés», a-t-il dit, «car en ces temps politiques difficiles, on voit clairement qui est prêt à se battre et qui ne l’est pas, qui est prêt à travailler et qui ne l’est pas».

Les manifestations étudiantes en Serbie

Une mobilisation massive

Depuis lundi matin, rejoints par des dizaines de milliers de personnes, les étudiants avaient échangé, dansé, manifesté, organisé un tournoi de basket et martelé les revendications qui sont les leurs depuis la mort de 15 personnes dans l’effondrement du auvent en béton de la gare de Novi Sad, la deuxième ville de Serbie, le 1er novembre. La gare venait d’être rénovée.

Les revendications des étudiants

Leurs demandes sont au nombre de quatre:

  • la publication de tous les documents relatifs à la rénovation de la gare;
  • l’arrestation des personnes soupçonnées d’avoir physiquement attaqué les étudiants et les professeurs depuis le début des manifestations;
  • l’abandon des poursuites contre les étudiants arrêtés;
  • une hausse de 20% du budget de l’Enseignement supérieur.

La réponse du gouvernement

Les manifestants qui ont défilé par dizaines de milliers depuis le 1er novembre à travers toute la Serbie voient dans la catastrophe une illustration de la corruption et de la négligence des autorités dans un pays qui a multiplié les chantiers et grands projets sous la présidence du nationaliste Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis 2012. En réponse, le gouvernement oscille entre appels au «dialogue» et accusations d’ingérence étrangère, affirmant que les étudiants ont été payés pour manifester par des agents étrangers.

La catastrophe de la gare de Novi Sad

La tragédie de la gare de Novi Sad, qui a coûté la vie à 15 personnes, a été un catalyseur pour les manifestations. Les étudiants et les citoyens serbes exigent des réponses et des actions concrètes contre la corruption et la négligence qui, selon eux, ont conduit à cette tragédie.