Le président français Emmanuel Macron se rend mardi «au chevet du Louvre» pour des «annonces» en réponse à l’alerte du musée le plus visité au monde. «Il y aura des annonces concernant le Louvre et son avenir», s’est bornée à dire lundi la présidence, sans dévoiler les solutions que préconisera le chef de l’État.
Au soir de la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron s’était mis en scène devant la pyramide de verre pour célébrer sa victoire. Mardi, il pourrait s’exprimer avec la Joconde en arrière-plan. Le musée cristallise l’attention depuis que sa présidente-directrice, Laurence des Cars, a tiré la sonnette d’alarme dans une note du 13 janvier à la ministre de la Culture.
Un musée en péril
Des problèmes structurels et techniques
Le document égrène les problèmes: «Multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés», «obsolescence» des «équipements techniques»... La pyramide inaugurée en 1988 est jugée «structurellement dépassée» car elle était prévue pour accueillir quatre millions de visiteurs par an. Le musée en a compté près de neuf millions en 2024 et dix millions avant la pandémie de Covid-19!
Des solutions envisagées
M. Macron va-t-il reprendre l’idée d’une seconde entrée du côté de la Cour carrée de l’ancien château? L’Élysée reconnaît que l’inadéquation à la fréquentation actuelle est un «point central». La réflexion porte aussi sur le lieu d’accrochage de la Joconde, car «l’engouement des visiteurs», qui sont 20 000 par jour à l’admirer, «obère les conditions de visite dans les espaces environnants», dit un conseiller du président.
Des défis politiques et financiers
Le président fait face à deux écueils. Après la défaite de son camp aux législatives de 2024, il ne peut plus dicter ses décisions au gouvernement. En outre, la situation très dégradée des finances publiques rend inimaginables des investissements massifs de l’État. Or les travaux nécessaires se chiffrent, selon la direction du musée, en «centaines de millions d’euros». Le chiffre d’un demi-milliard a circulé, sans être confirmé.
Pistes de financement
Sans détailler les pistes de financement, la présidence a minimisé la difficulté technique d’un billet d’entrée plus cher pour les touristes hors Union européenne, évoqué par la ministre. Elle a ajouté que les tarifs du Louvre étaient «nettement dans le bas de la fourchette» par rapport aux «grands musées équivalents». Et souligné les «possibilités de progression en matière de mécénat».
Selon une source gouvernementale, l’exécutif réfléchit à la manière de «mobiliser des ressources ailleurs», auprès de donateurs privés et de grandes entreprises, comme pour Notre-Dame de Paris.
Si aujourd’hui «le président se place au chevet du Louvre», c’est qu’il se considère, malgré sa perte de pouvoir, comme «garant du temps long», chargé «de protéger tout ce qui fait le patrimoine, la fierté et le rayonnement du pays», plaide son entourage. «Ce n’est pas son domaine», grince pourtant un membre du gouvernement. «Il s’achète des points de popularité à bon compte.»
Budget contraint
Le budget contraint du Louvre est un défi majeur pour sa rénovation et sa modernisation. Les solutions envisagées incluent des partenariats avec des donateurs privés et des grandes entreprises, ainsi que des ajustements tarifaires pour les touristes hors Union européenne.
«Points de popularité à bon compte»
Certaines voix critiquent l'initiative du président, la qualifiant de manœuvre pour gagner en popularité sans réellement s'attaquer aux problèmes structurels du musée. Cependant, l'entourage du président insiste sur son rôle de garant du patrimoine national.