L’élu LR Nicolas Florian, maire de Bordeaux de 2019 à 2020 et présenté à l’époque comme le dauphin d’Alain Juppé, est décédé dimanche à 55 ans dans un hôpital de la ville, une disparition «brutale» qui a suscité une forte émotion. Sa famille a confirmé à l’AFP son «décès brutal» à l’hôpital dimanche, faisant part de son «immense douleur».
«Il a fait un AVC assez massif vendredi en se rendant au bureau» et a été hospitalisé, a précisé à l’AFP une source proche de l’ancien maire, précisant que le décès était survenu «en fin de matinée» dimanche. «L’annonce de la disparition si brutale de Nicolas Florian nous bouleverse tous», a réagi le Premier ministre François Bayrou sur son compte X. «Maire à la suite d’Alain Juppé dont il était l’ami, il était une des voix les plus respectées de Bordeaux.»
Une figure marquante de la politique bordelaise
Un parcours politique riche
Figure de la politique locale et du parti Les Républicains en Gironde, Nicolas Florian avait été propulsé dans le fauteuil de maire lors du départ vers le Conseil constitutionnel de son mentor Alain Juppé, maire de Bordeaux pendant 22 ans, qui l’avait désigné comme son héritier.
Élu en mars 2019 par le conseil municipal, il brigue en 2020 les suffrages des Bordelais mais il est battu par l’écologiste Pierre Hurmic, en dépit d’une alliance au second tour avec le camp macroniste conduit par Thomas Cazenave. Nicolas Florian était, depuis, l’une des principales figures de l’opposition à la mairie de Bordeaux et appelait, en vue des municipales de 2026, à reconduire cette alliance entre Les Républicains et Renaissance dès le premier tour.
Réactions et hommages
Son décès rebat les cartes des prochaines élections, où Thomas Cazenave, ex-ministre du Budget, fait désormais figure de principal opposant à Pierre Hurmic. L’élu écologiste a fait part de sa «tristesse» après cette «brutale disparition» qui «laisse un vide immense au conseil municipal», saluant dans un communiqué «la mémoire d’un homme politique déterminé».
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe, lui aussi juppéiste, a rendu hommage à «un vieux camarade, un vieux compagnon, auprès d’Alain Juppé». Le maire du Havre s’exprimait dimanche lors d’un meeting régional de son parti Horizons à Bordeaux, où une minute de silence a été observée.
Un Bordelais d'adoption
Lot-et-Garonnais de naissance mais Bordelais depuis l’enfance, diplômé en droit des affaires, Nicolas Florian s’était fait les dents en politique en enchaînant les fonctions locales, d’abord comme assistant parlementaire d’un député RPR, puis à 25 ans comme élu à Villenave-d’Ornon en banlieue bordelaise.
Après des mandats à la métropole, au département, à la région, il était devenu l’adjoint aux Finances, aux Ressources humaines et à l’Administration générale d’Alain Juppé. Lors du passage de témoin en 2019, il avait eu un peu plus d’un an pour tenter d’imposer sa marque face à ce qu’il qualifiait de «snobisme local» vouant Bordeaux aux grandes figures, de Jacques Chaban-Delmas (maire de 1947 à 1995) à Alain Juppé (1995-2004 puis 2006-2019).
Un homme de proximité
Ce proche de Valérie Pécresse, jugé Macron-compatible, revendiquait un statut d’«homme de proximité» et de «maire du quotidien». Marié, père d’un enfant, il avait accueilli sur sa liste en 2020 Guillaume Chaban-Delmas, petit-fils de l’ancien Premier ministre de Georges Pompidou. «Mon ami Nicolas Florian nous a quittés brutalement et c’est un choc», a réagi Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, sur X. «Il avait sa ville de Bordeaux au cœur.»
Le ministre de l’Intérieur (LR) Bruno Retailleau a de son côté fait part de sa «stupeur» face à cette «mort brutale». «Il manquera à Bordeaux, comme il manquera à la droite», a-t-il tweeté. L’ex-Premier ministre Michel Barnier a salué la mémoire d’un élu qui «aimait Bordeaux comme il aimait la France».
Municipales de 2026
La disparition de Nicolas Florian laisse un vide politique à Bordeaux, à quelques années des élections municipales de 2026. Son appel à une alliance entre Les Républicains et Renaissance dès le premier tour pourrait encore résonner dans les débats politiques à venir. Thomas Cazenave, désormais principal opposant à Pierre Hurmic, devra naviguer dans ce nouveau paysage politique pour espérer reconquérir la mairie de Bordeaux.
«Maire du quotidien»
Nicolas Florian se définissait comme un «maire du quotidien», proche des préoccupations des Bordelais. Son engagement politique et son dévouement pour la ville de Bordeaux ont marqué les esprits, et son héritage continuera d’influencer la politique locale. Sa disparition brutale laisse un vide immense, tant au niveau humain que politique, et son souvenir restera gravé dans la mémoire de ceux qui l’ont connu et apprécié.