Près d’une semaine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, globalement respecté, le mouvement islamiste palestinien a publié vendredi le nom des quatre jeunes femmes, âgées de 19 à 20 ans, dont la libération est attendue dans la journée. En échange, plusieurs dizaines de Palestiniens doivent être libérés. Le Forum des familles d’otages, qui a attendu que toutes ces dernières soient informées, s’est réjoui dans un communiqué «de la libération attendue de Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy après 477 jours de captivité».
Elles effectuaient leur service militaire, affectées à la surveillance de la bande de Gaza lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023 pendant l’attaque des commandos du Hamas sur le sud du pays. Le nombre de détenus palestiniens qui doivent être libérés en échange, n’a pas été révélé. Les services pénitentiaires israéliens ont précisé que certains seraient ramenés dans la bande de Gaza, d’autres en Cisjordanie occupée.
Libération des otages et trêve fragile
Échange de prisonniers
«Les Brigades al-Qassam et d’autres groupes (...) libèreront les quatre prisonnières samedi» et les confieront au Comité international de la Croix-Rouge, a précisé une source proche du Hamas. Selon des sources palestiniennes, ces libérations pourraient avoir lieu dans la matinée.
Elles interviennent dans le cadre de la trêve entrée en vigueur dimanche après plus de 15 mois de guerre, et dont la première phase doit durer six semaines. Cette première étape est censée permettre la libération de 33 otages contre quelque 1900 prisonniers palestiniens.
Trois jeunes Israéliennes otages à Gaza ayant déjà été relâchées le 19 janvier, en échange de la libération de 90 Palestiniens, en majorité des femmes et mineurs, il restera après cet échange 26 otages israéliens libérables sur la première phase de l’accord.
Incertitudes et espoirs
Tous les noms ont été communiqués mais sans ordre chronologique de libération, plongeant les familles des otages dans un doute insupportable.
«Ramenez tous les otages, vivants et ceux qui malheureusement sont morts», exhortait Zahiro Shahar Mor, lors d’une nouvelle manifestation de soutien aux otages vendredi soir à Tel-Aviv. «C’est notre dernière chance», ajoutait ce proche d’un otage, alors que beaucoup craignent que le gouvernement de M. Netanyahu ne reprenne les hostilités à Gaza sitôt la première phase terminée.
Situation humanitaire à Gaza
La trêve, dans un territoire dévasté, est globalement respectée depuis dimanche, hormis quelques incidents et a permis l’entrée sur le territoire de plusieurs milliers de camions d’aide humanitaire.
Mais alors que les Gazaouis déplacés sont impatients de rentrer chez eux, beaucoup ne retrouvent que des décombres. «Nous n’avons aucun endroit où installer nos tentes à cause des destructions», a déclaré à Theqra Qasem, une déplacée.
Tensions avec l'Unrwa
Israël a par ailleurs sommé vendredi l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), accusée d’être infiltrée par le Hamas, de cesser ses opérations à Jérusalem. Cet avertissement, diffusé via une lettre de l’ambassadeur israélien à l’ONU, fait suite à une série de lois visant l’agence qui font craindre pour l’avenir de ses activités (santé et éducation) à Gaza et en Cisjordanie.
Le patron de l’Unrwa Philippe Lazzarini a déploré sur X la décision israélienne, estimant qu’elle risquait de «saboter le cessez-le-feu à Gaza, anéantissant une nouvelle fois les espoirs de ceux qui ont traversé des souffrances indicibles».
Conclusion
Cette nouvelle étape dans le processus de libération des otages et des prisonniers palestiniens marque un tournant crucial dans les efforts de paix. Cependant, les tensions persistantes et les incertitudes quant à l'avenir de la trêve et des opérations humanitaires laissent planer un doute sur la stabilité à long terme de la région.