C'est le plus grand iceberg du monde. Un monstre de glace de 3500 km2 et de mille milliard de tonnes, visible depuis l'espace, qui remonte dans l'océan Atlantique depuis le continent antarctique, dont il s'est détaché en 1986. Et menace désormais l'écosystème unique de la Géorgie du Sud, archipel qui se trouve sur sa route et abrite les plus grandes colonies de manchots royaux de la planète.
L'iceberg A23a, une menace pour la faune de la Géorgie du Sud
Progression de l'iceberg
Selon la BBC, l'A23a ne se trouve plus qu'à 280 km de la Géorgie du Sud. Alors qu'il arrive dans des eaux plus chaudes, l'iceberg tabulaire - qui tient son nom de sa surface émergée plate, comme une table - va se désintégrer progressivement. Il se cassera en plusieurs morceaux, eux-mêmes gigantesques, qui pourraient continuer à flotter autour de l'archipel durant des années, empêchant la faune locale de trouver à manger.
Précédents et craintes
En 2003, un autre iceberg géant, l'A38, s'était échoué, en plusieurs morceaux, à l'est de la Géorgie du Sud, barrant l'accès des manchots et mammifères marins à leurs zones de chasse. Le gouvernement de ce territoire insulaire britannique qui compte une poignée d'habitants - sans compter les visites, très régulées, de quelques centaines de croisiéristes chaque année - craint donc que ce triste précédent se reproduise.
Dangers pour la navigation
Les icebergs qui flottent autour de l'archipel présentent aussi un danger pour les marins et les pêcheurs qui doivent se frayer un chemin entre eux. «Il y a des morceaux allant de la taille de plusieurs stades de Wembley à des morceaux de la taille de votre bureau», explique à la BBC Andrew Newman, d'Argos Froyanes, une société de pêche qui travaille en Géorgie du Sud.
Un sanctuaire unique pour la faune
La Géorgie du Sud est un sanctuaire unique en son genre pour plusieurs espèces marines. Ses îles abritent les plus grandes colonies au monde d'éléphants de mer australs (400'000 individus), d'otaries à fourrure antarctiques (entre 2 et 4 millions) et de manchots royaux (150'000 couples rien que dans la baie de St. Andrews).
On y trouve aussi 31 espèces d'oiseaux nicheurs, dont 27 sont des oiseaux marins comme l'albatros ou le pétrel, et d'autres manchots comme le gorfou, le manchot à jugulaire ou encore le manchot papou.
Impact potentiel sur la biodiversité
La présence prolongée de l'A23a et de ses fragments pourrait avoir des conséquences désastreuses sur cet écosystème fragile. Les icebergs pourraient bloquer les routes migratoires des animaux marins, perturber les cycles de reproduction et limiter l'accès aux ressources alimentaires, mettant en péril la survie de nombreuses espèces.
Les autorités locales et les scientifiques surveillent de près la situation, espérant que les mesures de prévention et les efforts de conservation permettront de minimiser les impacts négatifs sur ce sanctuaire animalier unique.