Le transfert de Khusanov, de Lens à Manchester City, a fait grand bruit cette semaine. Le recruteur qui a trouvé l'Ouzbek en 2023 explique comment il s'y est pris.
C'est fait. Manchester City a acheté Abdukodir Khusanov au RC Lens pour 50 millions d'euros, alors qu'il ne l'avait payé que 100'000 euros. La genèse de cette plus-value incroyable vaut la peine d'être racontée. Car il y a des carrières qui ne tiennent qu'à un fil. Celle d'Abdukodir Khusanov a décollé, en France, d'une manière plutôt originale.
C'est Baptiste Favier, ancien recruteur du RC Lens, qui a découvert le joueur ouzbek en 2023. Il est revenu dans les colonnes du quotidien l'Équipe sur la manière peu conventionnelle qui lui a permis de dénicher ce talent, alors âgé que de 19 ans.
La genèse d'une découverte
La Coupe du monde U20, un terrain de chasse
Tout a commencé alors que Baptiste Favier suivait la Coupe du monde U20 qui se déroulait en mai 2023 en Argentine. «Je regardais les rencontres sur la chaîne l'Équipe, surtout celles du pays hôte. Mais lors du match contre l'Ouzbékistan, c'est un joueur qui m'a bluffé: Abdukodir Khusanov. Une découverte totale», se souvient-il.
Le Français a donc décidé de garder un œil sur ce défenseur qui jouait dans l'axe d'un système à trois, le même qu'utilisait le RC Lens. «Je l'ai suivi durant le reste de la compétition face à la Nouvelle-Zélande, le Guatemala et Israël, des adversaires qui ont permis à sa sélection de jouer avec un bloc bas, contrairement à ce qu'elle avait proposé face à l'Argentine. Cela donne des certitudes sur son utilisation du ballon, son jeu long en diagonale et la gestion de la profondeur sur les transitions adverses», poursuit le recruteur.
Une ascension fulgurante
Depuis, Abdukodir Khusanov a également disputé la Coupe d'Asie U20 et a obtenu 18 sélections avec l'Ouzbékistan A, qui est deuxième de son groupe de qualification pour la Coupe du monde, derrière l'Iran.
Un parcours atypique
Mais comment se comportait-il en club avant de se rendre dans le Nord de la France? Là aussi, il fallait le trouver... au sein du contingent de l'Energetik Minsk, en première division biélorusse. Car ce championnat n'a intéressé le monde du football que durant la période Covid, car il a été le seul à ne pas avoir été interrompu. Les fans, surtout de paris sportifs, ont dû se rabattre sur lui.
«Son profil a été retravaillé par les autres scouts du club. Cela a permis de boucler un dossier compliqué par le pays de départ, un embargo, la barrière de la langue mais aussi les quelques clubs européens intéressés», explique également Baptiste Favier.
Une opportunité manquée pour certains
Et ces clubs intéressés à l'époque pour un transfert à 100'000 euros doivent se mordre les doigts de n'avoir pas été assez réactifs ou persuasifs. Cette histoire pose aussi une autre question: où étaient les scouts des gros clubs européens pendant la Coupe du monde U20 en Argentine? Puisque c'est un recruteur qui faisait du télétravail qui a emporté le morceau.
Les leçons à tirer
- La Coupe du monde U20 est un terrain de chasse pour les recruteurs.
- Le télétravail peut être un atout pour dénicher des talents.
- Les petits championnats peuvent cacher des pépites.
En conclusion, l'histoire d'Abdukodir Khusanov est un exemple parfait de comment un recruteur attentif et déterminé peut découvrir un talent brut et le transformer en une star du football. Une leçon pour tous les clubs et recruteurs du monde entier.
