La star de Twitch Ultia a décidé de porter plainte contre ses harceleurs, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre le cyberharcèlement. Jugé mardi à Paris avec trois coaccusés, Nathan ne semblait pas comprendre ce qu'il faisait là. Et c'est bien le problème, selon bon nombre de joueuses en ligne, qui subissent au quotidien les propos orduriers d’autres internautes.
Violemment prise en grippe pour avoir dénoncé une intervention sexiste du YouTubeur Inoxtag en 2021, la Française Ultia en a eu assez et a porté plainte. «Salope», «T'es qu'une pute», «Va te faire violer»: voilà des exemples du torrent de haine que la streameuse de 29 ans découvre à chaque fois qu'elle ouvre son téléphone, relate BFM TV. Avant elle, d'autres femmes ont dénoncé le climat horriblement misogyne qui règne sur les plateformes de type Twitch, à l'instar de Maghla. Et ce climat peut faire des dégâts. «Je commence à être à bout, je me suis renfermée sur moi-même», a soufflé Ultia à la barre, très émue.
Un procès historique pour briser le silence
Le cyberharcèlement, un fléau quotidien
Ce jugement est attendu par de nombreuses personnalités féminines du web. «On a tendance à penser, à tort, qu'on est couvert par l'anonymat sur les réseaux sociaux, insiste Ultia. Ce procès prouve le contraire.» Son avocate souligne son caractère «emblématique pour le monde de demain». La Française espère une condamnation «à la hauteur» de ce qu’elle subit, afin que les mentalités changent et que la loi du silence soit brisée.
Des profils divers parmi les accusés
Les prévenus, âgés de 22 à 40 ans, ont des profils divers, qui vont du paumé sans amis à l'employé modèle d'une multinationale. «Il y en a un qui a un bac+5», a raconté la streameuse à «Libération». Tous ont reconnu leurs actes, mais seuls certains ont exprimé des regrets. Le plus vieux s'estime être victime d'un «coup monté». Le plus jeune, qui affirme passer plus de dix heures par jour devant ses écrans, jure que «l'univers des réseaux sociaux est fait d'insultes» et que ça n'a rien à voir avec du cyberharcèlement. Tous encourent de la prison avec sursis.
Un verdict très attendu
Le verdict, attendu pour le 12 février, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le cyberharcèlement. Ultia espère que cette décision servira d'exemple et encouragera d'autres victimes à briser le silence. Ce procès pourrait également sensibiliser le public et les autorités à la gravité du cyberharcèlement et à la nécessité de renforcer les lois contre ce fléau.
En conclusion, le procès d'Ultia contre ses harceleurs est un événement majeur qui pourrait changer la donne pour de nombreuses femmes victimes de cyberharcèlement. Ce jugement pourrait servir de précédent et encourager d'autres victimes à se manifester, tout en sensibilisant le public à la gravité de ce problème.