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Sandrine Pissarra avoue les tortures sur sa fille Amandine


Après quatre ans de déni, Sandrine Pissarra reconnaît les violences et la maltraitance qui ont conduit à la mort de sa fille Amandine en 2020.

Sandrine Pissarra avoue les tortures sur sa fille Amandine

Sandrine Pissarra, 54 ans, est jugée depuis lundi pour la mort de sa fille, Amandine. Le 6 août 2020, jour de son décès d’un arrêt cardiaque au domicile familial de Montblanc, près de Béziers (F), la collégienne ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m, victime des «actes de torture ou de barbarie». Des faits que sa mère a niés pendant quatre ans.

Mais mardi en fin de journée, au deuxième jour de son procès devant les assises de l’Hérault, l'accusée a fini par craquer. Jusque là, la quinquagénaire affirmait toujours ne pas comprendre «de quoi» sa fille était morte, même après la diffusion de photos où on voyait en gros plan le visage d'Amandine tuméfié, orbites enfoncées, joues creusées, sang sur le front, cheveux arrachés, dents cassées. «Qu’est-ce que vous lui avez fait? C’est le moment», avait insisté en vain le président de la cour, l'accusée restant muette, les yeux braqués sur le visage martyrisé de sa fille.

Des témoignages accablants

Les révélations des enfants

Deux éléments importants sont venus ponctuer l'audience, à commencer par les témoignages de deux autres des huit enfants de l'accusée. Cassandra, 28 ans, a raconté les violences et les privations de nourriture subies pendant l’enfance. «Un jour, ma mère m’a ouvert la tête avec un manche de balai», a dit la jeune femme, qui n’a jamais osé dénoncer ces faits. «Personne ne pouvait nous sauver, on ne pouvait qu’attendre nos 18 ans pour prendre notre envol et espérer que ceux qui restent survivent.»

Jérémy, 29 ans, a lui aussi décrit les violences encaissées jusqu’à son départ de la maison, à 18 ans. Pour avoir fait tomber «un gros pot en céramique», sa mère l’avait étranglé. Puis, pour le repas, «on m’a servi un flageolet dans mon assiette, c’était humiliant». Il a assuré que sa mère l’avait déjà «menacé de mort» et qu'une autre fois, Cassandra et lui avaient dû rester agenouillés des heures durant sur une règle de bois, en tenant un dictionnaire à bout de bras au-dessus de la tête.

L'enregistrement audio

Après ces témoignages glaçants et accablants, la diffusion d'un enregistrement audio, réalisé en 2019 par des voisins de la famille, a mis encore une pression supplémentaire sur l'accusée. On y distingue la voix de Sandrine Pissarra et les cris, les pleurs et les sanglots d’Amandine: «Aïe, aïe, arrête, pas ça, j’ai mal...»

Le président de la Cour a alors une nouvelle fois questionné: «Madame, reconnaissez-vous les violences commises sur Amandine entre 2014 et le 17 mars 2020?»

«Oui», a répondu la mère de famille.

Reconnaissez-vous aussi «les actes de torture et de barbarie commis entre le 17 mars et le mois d’août, notamment les humiliations, de l’avoir confinée dans une pièce pendant des semaines, de l’avoir affamée?» a poursuivi le magistrat.

«Oui, je reconnais», a redit Sandrine Pissarra, sans toutefois donner d’explications.

«C’est la première fois que je vous vois pleurer», lui a fait remarquer le président de la cour.

Les aveux du compagnon

Dans la foulée, son compagnon, Jean-Michel Cros, 49 ans, qui encourt 30 ans de réclusion pour avoir «privé de soins ou d’aliments» sa belle-fille, a également reconnu les faits. «J’ai une culpabilité énorme là-dessus.»

La mère, elle, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu pour vendredi au plus tard.