Le gouvernement de Donald Trump a limogé l’amirale Linda Fagan, à la tête des Gardes-côtes américains et première femme à diriger l’une des six branches de l’armée. Cette décision intervient après une longue carrière illustre de Linda Fagan, qui a servi sur les sept continents, des glaces de l’île de Ross en Antarctique au cœur de l’Afrique, en passant par de nombreux ports.
Benjamine Huffman, secrétaire par intérim du ministère de la Sécurité intérieure (DHS), dont dépend cette branche de l’armée américaine, a exprimé sa gratitude envers Linda Fagan dans un message adressé mardi à la Garde côtière. «Elle a mené une longue et illustre carrière, et je la remercie pour les services qu’elle a rendus à notre nation», a-t-elle déclaré.
Les raisons du limogeage
Lacunes de commandement et échecs opérationnels
Bien que les motifs exacts du renvoi n’aient pas été précisés, un haut responsable du DHS, sous le couvert de l’anonymat, a révélé que Linda Fagan avait été démise de ses fonctions «en raison de ses lacunes de commandement, ses échecs opérationnels et son incapacité à faire progresser les objectifs stratégiques des gardes-côtes». Selon ce responsable, l’amirale Fagan a également échoué à gérer des menaces pesant sur la sécurité des frontières.
Initiatives en faveur de la diversité et l'inclusion
Le responsable a également critiqué l’amirale Fagan pour avoir «excessivement mis l’accent» sur les initiatives en faveur de la diversité et l’inclusion dans l’armée. Cette critique rejoint les préoccupations de Donald Trump et d’autres républicains, qui s’insurgent depuis longtemps contre les programmes gouvernementaux visant à favoriser la diversité et font de la sécurité des frontières une priorité essentielle.
Érosion de la confiance
Enfin, le responsable a déploré une «érosion de la confiance» dans les gardes-côtes à cause de la gestion par l’amirale Fagan d’une enquête sur des accusations d’agression sexuelle. Cette situation a probablement joué un rôle significatif dans la décision de la limoger.
Possibilité de nouveaux limogeages
La semaine dernière, Pete Hegseth, la personne choisie par Donald Trump pour diriger le ministère de la Défense, avait déclaré que «tous les officiers de haut rang seraient évalués au mérite (...) et sur leur engagement à respecter les ordres qui s’inscrivent dans le cadre légal». Cette déclaration laisse présager que d’autres limogeages sont possibles.
Opposition à la présence de femmes dans les troupes combattantes
Lors de son audition précédant son éventuelle nomination, les sénateurs avaient interrogé Pete Hegseth sur son opposition – exprimée par le passé – à la présence de femmes dans les troupes combattantes. Pete Hegseth s’était défendu en affirmant «respecter chaque femme militaire qui a endossé l’uniforme», et que ces critiques visaient en réalité un abaissement selon lui des niveaux d’exigence au sein de l’armée américaine.
La carrière de Linda Fagan, bien que marquée par des réalisations impressionnantes, semble avoir été écourtée par des divergences de vision et des échecs perçus dans la gestion de ses responsabilités. Cette décision de Donald Trump pourrait marquer le début d’une série de changements au sein des hauts rangs de l’armée américaine.