Grosse polémique en Espagne. Le joueur du RCB Majorque, Dani Rodriguez, s'est emporté dans les médias et a dénoncé des faits graves remontant au 9 janvier dernier. Ce jour-là, en marge de la demi-finale de la Supercoupe d'Espagne perdue par son équipe contre le Real Madrid (0-3) en Arabie saoudite, son épouse, Cristina Palavra, aurait été harcelée sexuellement par un groupe d'hommes saoudiens. C'est, en tout cas, ce que la mannequin a affirmé sur la chaîne Baléares Esports IB3.
«La sortie du stade (ndlr: le King Abdullah Sports City, à Jeddah) a été un peu compliquée, a témoigné la principale intéressée. Nous sommes partis avec les enfants et nous n'avions pas de sécurité. La vérité, c'est que les garçons de ce pays ont pris des photos de nous de près et nous ont harcelés. Natali, la femme de Dominik Greif (joueur du RCB Majorque) a aussi été victime.»
Scandale à Jeddah: «Ma femme sait quand on lui touche le cul»
Réactions et minimisation des instances espagnoles
Ces déclarations, largement relayées sur les réseaux sociaux et dans la presse, n'ont toutefois pas trouvé écho auprès des instances espagnoles de football. Rafael Louzan, le président de la Fédération, a même tenté de minimiser la gravité de l'incident. Ce qui a eu pour effet de faire dégoupiller Dani Rodriguez.
«C’est méprisable, a tancé le milieu offensif de 36 ans, dans les colonnes de Marca. Nous savons tous pourquoi il a fait cette déclaration. La Fédération a peur de perdre des revenus importants. Ce que je condamne le plus, c’est que les valeurs des gens ne passent pas avant l’argent. Ma femme a presque 40 ans et elle sait quand elle est harcelée et quand on lui touche le cul.»
Critiques envers les politiciens et le club
Celui qui compte 163 apparitions en Liga a dénoncé, plus globalement, l'attitude des hommes politiques dans son pays.
«Les politiciens sont le plus grand fléau d’Espagne, s'est-il emporté. Aucun d’entre eux ne nous représente et ils ne sont en poste que pour s’enrichir. Ce qui s’est passé à Jeddah avec nos femmes est bien plus grave que ce qui s’est passé avec Luis Rubiales (l’ancien président de la Fédération espagnole, évincé de son poste pour un baiser forcé à la joueuse Jennifer Hermoso). Nous regrettons que personne ne soit venu défendre nos femmes et nos proches. Les hommes ont été agressés physiquement et les femmes ont été harcelées sexuellement.»
Si Cristina Palavra a, depuis, assuré qu'elle et sa fille allaient «bien» et que tout était «sous contrôle», Dani Rodriguez a encore épinglé son club, le RCB Majorque, qui est demeuré silencieux et qui n'a pas dénoncé les faits, ni apporté son soutien auprès des femmes et des familles des joueurs victimes de ces incidents.
«C’est une autre déception, qui m’attriste profondément, a-t-il pesté. Après sept ans au club, avec tout ce qui s’est développé, en parlant toujours de la famille, c’est incroyable qu’ils n’aient rien dit. Si Majorque n’a pas bien agi, je dois le dire, et ça ne veut pas dire que je manque de respect à qui que ce soit.»
Conséquences et avenir de l'affaire
Reste désormais à voir la tournure que prendra cette affaire. Dani Rodriguez et Cristina Palavra attendent des réactions concrètes de la part des instances sportives et politiques pour que justice soit rendue et que des mesures soient prises pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la sécurité des familles des joueurs lors des compétitions internationales et sur la réactivité des instances dirigeantes face à des incidents graves. Les prochains jours seront cruciaux pour voir comment la Fédération espagnole de football et le RCB Majorque réagiront à ces accusations.
