Un tribunal iranien a condamné en appel le rappeur iranien Amir Tatalou à la peine capitale, après avoir été reconnu coupable de «blasphème». Âgé de 37 ans, le chanteur et compositeur Tatalou a été l’un des pionniers du rap en Iran, où il a commencé sa carrière au début des années 2000. Détenu depuis décembre 2023, il avait été condamné en mai 2024 à des peines de prison après avoir été notamment jugé pour diffuser des «contenus obscènes».
«La Cour suprême a accepté le recours du procureur» contre une précédente peine de 5 ans d’emprisonnement, et «cette fois-ci l’accusé a été condamné à mort pour insulte au prophète» Mahomet, a rapporté dimanche le journal réformiste «Etemad» sur son site internet.
Un parcours artistique controversé
Les débuts du rap en Iran
Amir Tatalou est une figure emblématique de la scène rap iranienne. Il a commencé sa carrière au début des années 2000, à une époque où le rap était encore un genre musical naissant dans le pays. Ses textes, souvent provocateurs et critiques envers le régime, lui ont rapidement valu une grande popularité parmi la jeunesse iranienne, mais aussi l'attention des autorités.
Arrestations et condamnations
Le rappeur a été arrêté à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Sa première arrestation remonte à 2008, où il a été détenu pendant plusieurs mois pour avoir publié des chansons jugées subversives. En 2016, il a de nouveau été arrêté et condamné à une peine de prison pour des accusations similaires.
En décembre 2023, Tatalou a été arrêté une fois de plus, cette fois-ci pour des accusations de diffusion de «contenus obscènes». En mai 2024, il a été condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement. Cependant, le procureur a fait appel de cette décision, demandant une peine plus sévère.
La condamnation à mort
La Cour suprême iranienne a accepté le recours du procureur et a condamné Amir Tatalou à la peine de mort pour «insulte au prophète» Mahomet. Cette condamnation a suscité une vive émotion dans le pays et à l'international, où de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette décision jugée disproportionnée et injuste.
Réactions internationales
La condamnation à mort d'Amir Tatalou a provoqué une vague de réactions à travers le monde. Des organisations de défense des droits de l'homme, des artistes et des personnalités publiques ont exprimé leur indignation et appelé à la clémence.
- Amnesty International a condamné la décision, qualifiant la peine de mort de «barbare et inhumaine».
- Des artistes internationaux, tels que Eminem et Kanye West, ont également pris position, demandant la libération de Tatalou.
- Le gouvernement français a exprimé sa «profonde préoccupation» et appelé l'Iran à respecter les droits de l'homme.
La situation d'Amir Tatalou continue de susciter des débats et des appels à la mobilisation, tant en Iran qu'à l'étranger. La communauté internationale reste attentive à l'évolution de cette affaire, espérant une issue favorable pour le rappeur.