Un couple est jugé à partir de mardi devant la Cour d'assises de Paris pour un meurtre énigmatique dans une maison vide du Loiret. Plus de cinq ans après les faits, le procès de Stéphane Maraine, accusé d'avoir tué Housni N., et de sa compagne, Karine M., doit tenter de répondre à une question cruciale : pourquoi Housni N. a-t-il été assassiné ?
Le 26 juin 2019, les enquêteurs de la PJ des Hauts-de-Seine découvrent le corps de Housni N., directeur d'une agence de location de voitures de luxe, criblé de balles de calibre 22 long rifle dans une maison vide de Courtenay. Le cadavre est adossé à un mur d'un local en sous-sol, dont la porte est fermée à clef, mais aucune clé n'est trouvée. Une seule douille de munition percutée est retrouvée, posée sur l’épaule gauche de la victime. Le sol menant à la pièce où se trouvait le corps avait été nettoyé, dégageant une forte odeur de chlore, et aucune trace de sang n'est découverte sur la scène de crime.
Un meurtre mystérieux et des questions sans réponses
Les circonstances du meurtre
Housni N. avait quitté son domicile de Neuilly-sur-Seine le 20 juin pour faire une estimation de travaux dans une maison qu’il envisageait d’acquérir à Courtenay. Son interlocuteur sur place devait être Stéphane Maraine, un maçon avec qui il avait fait connaissance quelques jours plus tôt par l’entremise d’un ami commun lors d’un déjeuner au Fouquet’s. Stéphane Maraine a reconnu avoir rencontré Housni N. à Courtenay, mais expliqué qu’il avait quitté les lieux quand une troisième personne, non identifiée, était arrivée à bord d’une Audi A3 sombre.
Les éléments à charge contre Stéphane Maraine
Soupçonné d’être le dernier à avoir vu Housni N. vivant, Stéphane Maraine est placé en garde à vue. Plusieurs éléments sont retenus contre lui :
- Le jour de son rendez-vous avec Housni N., il n’a pas pris son téléphone mais demandé à sa compagne de l’utiliser en envoyant un SMS pour faire croire qu’il ne se trouvait pas à Courtenay.
- Stéphane Maraine a prétendu avoir déplacé la Mercedes de Housni N., à sa demande, jusqu’à Grigny (Essonne) le 21 juin.
- Lors de sa dernière audition, Stéphane Maraine déclare qu’en fait, il a été recruté par Housni N. pour transporter de la drogue jusqu’à Bayonne à bord de la Mercedes et que le départ était prévu depuis Grigny.
Les incohérences et les zones d'ombre
Inscrit à un club de tir, l’accusé possède plusieurs armes dont un 22 long rifle, mais ses armes, à l’abri dans un coffre, ont disparu à la suite d’un cambriolage à son domicile fin juin. Stéphane Maraine changera également de version, racontant s’être débarrassé du coffre pour arnaquer les assurances. Le coffre sera retrouvé, mais pas les armes. Au stand de tir, les enquêteurs ont retrouvé des étuis percutés tirés par la même arme que celle du crime.
Pourquoi Stéphane Maraine l’aurait-il tué alors qu’il le connaissait à peine ? A-t-il agi sur ordre ? Le procès du couple est prévu jusqu’au 31 janvier 2025 et devra tenter de répondre à ces questions.