Un avion allant droit sur la tour Eiffel: la compagnie aérienne pakistanaise PIA s'est excusée, vendredi, après qu'un visuel a créé la polémique. Le 10 janvier, pour son premier vol Islamabad-Paris après plus de quatre ans d'interruption en Europe, Pakistan International Airlines (PIA) a posté sur les réseaux sociaux l'image d'un avion volant vers la tour Eiffel avec le texte «Paris, on arrive aujourd'hui».
Cette publicité a été jugée offensante et maladroite par de nombreux internautes, qui ont rapidement fait le lien avec les attentats du 11-Septembre, lorsque Al-Qaïda avait jeté deux avions sur les tours jumelles à New York, tuant près de 3000 personnes. Le chef du réseau islamiste, Oussama Ben Laden, a été tué dix ans plus tard, en 2011, dans le nord du Pakistan.
Réactions et excuses de la compagnie
Réactions des internautes
«Malheureusement, tout cela a pris des proportions impensables, avec des insinuations que nous n'avions jamais imaginées», a réagi auprès de l'AFP, vendredi, le porte-parole de la compagnie, Abdullah Khan. «Cela a pu blesser certaines personnes et nous présentons nos plus sincères excuses», a-t-il poursuivi, recensant 60'000 à 70'000 commentaires négatifs - moins de 10% des réactions selon lui.
«C'est une pub ou une menace?», lance ainsi un internaute sur X sous la publicité toujours en ligne. «Il va falloir parler au patron du marketing de PIA», ironise un autre. Le vice-premier ministre Ishaq Dar avait même dénoncé devant le Parlement la «stupidité» de cette publicité, annonçant l'ouverture d'une enquête.
Reprise des liaisons vers l'Europe
Malgré tout, la reprise des liaisons vers l'Europe a été «extrêmement positive», assure Abdullah Khan, avec des vols remplis à plus de 95%. Si Paris est pour l'instant la seule destination assurée par le transporteur, toujours interdit de vol en Grande-Bretagne et aux États-Unis, le gouvernement espère desservir plus de destinations pour faire grimper les enchères.
Privatisation et dettes
Pour obtenir un énième prêt du Fonds Monétaire International (FMI), Islamabad a promis de privatiser sa compagnie criblée de dettes, mais aucun acheteur n'a jusqu'ici proposé assez. PIA avait été bannie des espaces aériens européen, britannique et américain en mai 2020, après le crash d'un Airbus de la compagnie à Karachi (sud), qui avait fait 97 morts. Des erreurs humaines des pilotes et aiguilleurs avaient poussé Islamabad à admettre qu'environ 150 pilotes possédaient une fausse licence ou l'avaient obtenue en trichant.
Bannie après un crash
PIA avait été bannie des espaces aériens européen, britannique et américain en mai 2020, après le crash d'un Airbus de la compagnie à Karachi (sud), qui avait fait 97 morts. Des erreurs humaines des pilotes et aiguilleurs avaient poussé Islamabad à admettre qu'environ 150 pilotes possédaient une fausse licence ou l'avaient obtenue en trichant.
Cette polémique vient s'ajouter aux défis déjà nombreux que doit relever la compagnie aérienne pakistanaise pour retrouver la confiance des passagers et des autorités aériennes internationales.
