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Enquête de Foodwatch : les aliments bon marché sont plus sucrés


L'ONG révèle que les produits industriels les moins chers contiennent plus de sucre. Une pétition demande aux distributeurs de revoir leurs recettes.

Enquête de Foodwatch : les aliments bon marché sont plus sucrés

Dans une nouvelle enquête, l'ONG Foodwatch France a comparé prix et teneur en sucre de plus de 400 produits vendus en grande surface. Les résultats sont édifiants. Petits pois en conserve, guacamole, pizzas, pesto, cordons bleus ou encore biscottes: le sucre est partout où on ne l'attend pas. Et c'est particulièrement vrai dans les aliments industriels bon marché.

Le constat de la nouvelle enquête de Foodwatch France, qui met en parallèle les prix et la composition de plus de 400 produits vendus en grande surface, est édifiant: moins l'aliment est cher, plus il est sucré. Pour son analyse, publiée le 15 janvier, l'organisation de défense des consommateurs a, par exemple, analysé des petits pois en conserve. Résultat, les cinq gammes les moins chères contiennent en moyenne 3,88 g de sucre par 100 g, contre 2,72 pour les cinq conserves les plus chères. Mais c'est bien pire pour la mayonnaise: 3,44 g de sucres par 100 g pour les marques à petits prix, contre 0,67 g pour les plus chères.

La faute aux distributeurs

Des écarts significatifs

Du côté des guacamoles et des pizzas - surgelées ou non - la teneur en sucre peut doubler entre les produits les moins chers et les plus onéreux. Idem au rayon biscottes, cacahuètes enrobées, cordons bleus, crackers, pains de mie, pestos ou encore sandwichs au pain de mie. Au total, 463 produits ont été passés au crible.

Des produits sucrés sans goût sucré

L'analyse a aussi révélé que 85% des aliments testés contiennent du sucre ajouté, sans que ce soient des produits au goût sucré. Autre constat: les aliments les plus sucrés sont surreprésentés dans les gammes les moins chères, ce qui augmente la probabilité que le consommateur choisisse ce type d'aliment. «Si votre budget est serré, vous ne pourrez pas faire le meilleur choix pour votre santé», s’alarme Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, citée dans un communiqué.

Responsabilité des distributeurs

Dans la plupart des cas, les gammes les moins chères retenues par Foodwatch, avec le plus de sucre, sont celles des marques des distributeurs. «Les distributeurs portent la responsabilité de cette offre biaisée et discriminante», regrette Audrey Morice.

Pétition en cours

Foodwatch a initié une pétition pour demander aux «5 principaux distributeurs» français (Auchan, Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc et Intermarché) de revoir la recette des produits de leurs propres marques. Elle avait reçu plus de 15'000 signatures jeudi à midi. L'association a aussi indiqué à l’AFP qu'elle allait rencontrer prochainement la ministre du Travail et de la Santé française, Catherine Vautrin, pour «avancer sur ce dossier».