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Zoran Milanovic réélu président de Croatie avec 78% des voix


Le président sortant Zoran Milanovic remporte une victoire écrasante face à Dragan Primorac. Un revers pour le HDZ, parti au pouvoir.

Zoran Milanovic réélu président de Croatie avec 78% des voix

Le président sortant Zoran Milanovic se dirige vers une victoire écrasante dimanche à l’élection présidentielle avec près de 78% des voix selon les premiers sondages sortis des urnes, un camouflet pour le parti de droite conservatrice HDZ à la tête du gouvernement, et en proie à de nombreux scandales.

Zoran Milanovic, qui avait manqué d’un cheveu de l’emporter au premier tour, arrive très loin devant le candidat du HDZ, Dragan Primorac, qui ne récolterait que 22% des voix. Ce résultat est un nouveau coup dur pour le HDZ et le Premier ministre Andrej Plenkovic, rival politique de toujours de Milanovic, après un scandale de corruption très médiatisé en novembre.

Score sans appel

Un président perçu comme garant des équilibres politiques

Bien que les pouvoirs du président soient limités, il est perçu par les Croates comme un garant des équilibres politiques. Et le scrutin intervient alors que ce pays de 3,8 millions d’habitants, membre de l’Union européenne, est aux prises avec le taux d’inflation le plus élevé de la zone euro, une corruption endémique et une pénurie de main d’oeuvre.

Une figure politique incontournable

L’ancienne république yougoslave a été principalement gouvernée par le HDZ depuis son indépendance en 1991. Mais Milanovic, ancien Premier ministre de gauche, a pris la présidence en 2020 avec le soutien du principal parti d’opposition, les sociaux-démocrates (SDP).

Personnalité clé de la scène politique du pays depuis près de deux décennies, il a fréquemment usé d’une rhétorique populiste, mettant en cause régulièrement les responsables européens ou locaux. Dimanche, après avoir voté à Zagreb et exprimé sa confiance dans la victoire, il a à nouveau critiqué Bruxelles, selon lui «à bien des égards autocratique et non représentatif». «Milanovic est une sorte d’omnivore politique», explique à l’AFP l’analyste politique Zarko Puhovski, affirmant que le président est largement considéré comme le «seul contrepoids, au moins symbolique, au gouvernement et au pouvoir de Plenkovic». Le style de Milanovic a fait grimper sa popularité et a contribué à attirer le soutien d’électeurs de droite.

Dragan Primorac, le candidat du HDZ

Son rival, Dragan Primorac, 59 ans, ancien ministre de l’Education et des Sciences de retour en politique après 15 ans d’absence, a fait campagne comme un rassembleur pour la Croatie, insistant sur le patriotisme et les valeurs familiales. «Mon message est toujours le même: la Croatie passe toujours en premier pour moi», a-t-il déclaré aux journalistes après avoir voté à Zagreb.

Pour Djuro Knezicic, électeur et retraité de 62 ans, les «bonnes relations internationales» de Primorac auraient été une chance d’obtenir «une bien meilleure coopération internationale pour la Croatie». Mais les critiques affirment que son manque de charisme lui a coûté le ralliement de la base du HDZ.

Position sur l'Ukraine et accusations de "marionnette prorusse"

Milanovic a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie mais également critiqué le soutien militaire de l’Occident à Kiev, et s’affiche comme opposant notoire à un programme qui aurait vu des soldats croates aider à former les troupes ukrainiennes en Allemagne. Cela lui a valu des accusations de «marionnette prorusse» par le HDZ. «La défense de la démocratie ne consiste pas à dire à tous ceux qui ne pensent pas comme vous qu’ils sont des «joueurs russes»», a-t-il répondu dimanche devant des journalistes.

Frustration des jeunes Croates

De leur côté, les jeunes Croates ont exprimé leur frustration face au manque de discussions entre les dirigeants politiques sur les questions qui les intéressent, comme le logement ou le niveau de vie des étudiants.

En conclusion, la victoire écrasante de Zoran Milanovic marque un tournant significatif dans la politique croate, renforçant sa position comme figure centrale et garant des équilibres politiques dans un pays confronté à de nombreux défis économiques et sociaux.