Jean-Marie Le Pen, décédé mardi à l’âge de 96 ans, a été inhumé samedi après-midi dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer, dans l’ouest de la France, à l’issue d’une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale.
Environ 200 personnes, dont sa fille Marine, ont assisté à l’hommage funèbre dans l’église Saint-Joseph rendu à cette figure historique de l’extrême droite française, qui avait cofondé le Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN) quand sa fille en a repris la tête. Le président du RN, Jordan Bardella, était également présent mais il est resté loin des caméras, selon plusieurs sources.
Une cérémonie intime et sous haute surveillance
Déroulement de la cérémonie
A l’issue d’une cérémonie qui a duré environ deux heures, Marine Le Pen, éplorée, des membres de sa famille et de proches de l’ancien leader d’extrême droite ont suivi le corbillard jusqu’au cimetière. Conformément à son souhait, le cercueil de celui qui aimait se faire appeler «le Menhir» a ensuite été déposé dans le caveau où reposent ses parents, non loin de la maison familiale des Le Pen.
Sécurité renforcée
Le bourg d’environ 1700 personnes avait été placé sous haute surveillance par les forces de l’ordre pour éviter tout débordement ou manifestation, mais la journée s’est déroulée sans le moindre incident. Mardi soir, plusieurs centaines d’opposants s’étaient rassemblés dans plusieurs villes de France, dont Paris, Lyon ou Rennes, pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d’artifice, le décès de «JMLP». «Ce sale raciste est mort», disait une pancarte brandie à Paris.
Vendredi, le préfet avait donc pris un arrêté d’interdiction de manifester dans la commune.
Hommages et réactions
Plusieurs centaines de personnes ont pris part à la procession qui s’est terminée sous les applaudissements à l’arrivée au cimetière, selon des journalistes de l’AFP sur place. «Jean-Marie, on t’aime!», a lancé un sympathisant.
Marine Le Pen a serré quelques mains en repartant. «Je suis venu en curieux, pour rendre hommage à un homme qui a servi la France et qui a aimé la France», explique pour sa part Johann, 40 ans, qui vit non loin à Auray (Morbihan). «On est venus rendre hommage à un grand homme qui avait le courage de dire les choses», abonde Ludovic, 43 ans. «C’était un visionnaire. Il aimait la France et son peuple et ils avaient des valeurs qui se perdent, comme l’amour de la nation.»
Un parcours politique controversé
Tribun provocateur et sulfureux, obsédé par l’immigration et les juifs, Jean-Marie Le Pen avait choqué le 21 avril 2002 la classe politique et une grande partie de l’opinion publique françaises en accédant au second tour de la présidentielle derrière le sortant Jacques Chirac, qui sera finalement réélu avec plus de 82% des voix grâce à un «front républicain».
Engagé en Indochine, il avait aussi combattu en Algérie. Il avait reconnu en 2019 auprès d’une journaliste avoir pratiqué la torture en Algérie, sans utiliser le mot, selon des déclarations publiées par le journal Le Monde dans son édition de dimanche-lundi.
Une autre cérémonie à venir
Une autre cérémonie, «religieuse et d’hommage», aura lieu le 16 janvier en l’église Notre-Dame-du Val-de-Grâce à Paris. Elle sera, elle, ouverte au public.
Dans le caveau de ses parents
Conformément à son souhait, le cercueil de celui qui aimait se faire appeler «le Menhir» a ensuite été déposé dans le caveau où reposent ses parents, non loin de la maison familiale des Le Pen.
«On t'aime!»
«Jean-Marie, on t’aime!», a lancé un sympathisant à l’arrivée au cimetière, sous les applaudissements de la foule.
Obsédé par l'immigration
Tribun provocateur et sulfureux, obsédé par l’immigration et les juifs, Jean-Marie Le Pen avait choqué le 21 avril 2002 la classe politique et une grande partie de l’opinion publique françaises en accédant au second tour de la présidentielle derrière le sortant Jacques Chirac.