Cinq présidents américains étaient réunis jeudi pour les funérailles nationales de Jimmy Carter. Le président américain Joe Biden et ses prédécesseurs Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump ont tous pris place dans la cathédrale nationale de la capitale Washington pour rendre hommage à Jimmy Carter. Une première depuis les funérailles d’un autre ancien président, George H.W. Bush, en 2018.
Retrouvés assis l’un à côté de l’autre, Donald Trump et Barack Obama ont notamment été filmés en train de converser «tout sourire». Le milliardaire républicain a souvent été accusé de racisme envers son prédécesseur, notamment lorsqu’il avait refusé de reconnaître qu’il était bien né aux Etats-Unis, une condition d’éligibilité à la présidence.
C’est également la première fois depuis l’élection du 5 novembre que le président élu se trouve dans la même pièce que son adversaire démocrate Kamala Harris. Derrière eux, les anciens vice-présidents Mike Pence, Al Gore et Dan Quayle ont également été vus en train de bavarder. Donald Trump et Mike Pence ont échangé une poignée de main tendue au sein de la cathédrale. Justin Trudeau, assis à quelques mètres.
Derrière le triomphe, resserrer les rangs
Unité fragile au sein du Parti républicain
Depuis sa victoire, les étoiles s’alignent pour Donald Trump. Mais à deux semaines de son investiture, le président élu devra d’abord resserrer les rangs, avec une courte majorité républicaine pas si unie. Face à un camp démocrate, les républicains semblent faire meilleure figure mais les dissensions internes menacent de frustrer les grandes ambitions du futur président, de l’intransigeante politique anti-immigration aux baisses drastiques d’impôts.
Si les barons de la tech se rangent de plus en plus derrière Donald Trump, son propre camp politique commence à bouillir de divergences. Les élus du parti sont «prêts à se mettre au travail», a néanmoins assuré cette semaine Mike Johnson, le chef républicain de la Chambre des représentants. «Nous avons démarré sur les chapeaux de roues, comme promis», a-t-il encore affirmé à la presse.
Débats législatifs et stratégies politiques
C’est avec le sénateurs que le débat est le plus crispé sur la stratégie législative: faut-il adopter le programme de Donald Trump en un seul bloc de lois ou le diviser en une série de mesures séparées?
Donald Trump a donné sa préférence pour «un grand et beau projet de loi». «C’est ce que j’ai toujours préféré et et que je préférerai toujours», a-t-il affirmé. Avant de nuancer: «Mais s’il est plus sûr d’en avoir deux, ça va un peu plus vite, parce qu’on peut s’occuper de l’immigration plus tôt.»
Course contre la montre avant les midterms
Et l’équipe Trump doit se dépêcher, car les élections de mi-mandat, les fameux «midterms», se tiendront dans moins de deux ans, avec le risque de perdre le contrôle du Congrès ou de l’une des deux chambres. D’autant que la liste des batailles à mener est longue, de l’annulation des restrictions imposées par l’actuel président Joe Biden en matière de forage en mer jusqu’aux ambitions de s’emparer de territoires étrangers: le Groenland et le canal de Panama.
Trump, l'arbitre depuis Mar-a-Lago
Depuis son élection, Donald Trump joue les arbitres en rappelant les élus indisciplinés à l’ordre et menant toutes sortes de tractations en interne depuis Mar-a-Lago, sa résidence en Floride ou, comme il l’appelle, sa «Maison-Blanche d’hiver». C’est d’ailleurs là qu’il a en grande partie réussi à unir autour de lui les géants de la tech, la plupart très critiques lors de son premier mandat mais qui lui font largement les yeux doux depuis la dernière campagne présidentielle.
Grand et beau
Le président élu semble déterminé à mener à bien ses ambitieux projets, malgré les défis internes et externes. La réunion des présidents américains pour les funérailles de Jimmy Carter a montré une image de solidarité, mais derrière cette façade, les enjeux politiques restent cruciaux pour l'avenir de l'administration Trump.