Malgré les appels croissants à sa démission, le président français Emmanuel Macron «doit terminer son mandat» pour éviter «une crise institutionnelle majeure», a affirmé son prédécesseur François Hollande dimanche, dans un entretien au journal Ouest-France, où il s’oppose aussi à une nouvelle dissolution de l’Assemblée.
«Je suis pour le respect des échéances», a déclaré l’ex-président socialiste, qui «ne fai(t) pas partie de ceux qui spéculent sur un départ anticipé d’Emmanuel Macron, comme Jean-Luc Mélenchon (leader de la gauche radicale La France Insoumise) et Marine Le Pen (cheffe de l’extrême droite, Rassemblement national)».
François Hollande défend la continuité institutionnelle
Respect des échéances électorales
Pour l’ancien locataire de l’Elysée de 2012 à 2017, «quels que soient les reproches qui peuvent être adressés» à son successeur – «et ils sont nombreux», souligne-t-il, «il a été réélu et il doit donc terminer son mandat», d’autant plus que «sa démission provoquerait une crise institutionnelle majeure» en France.
Pas de nouvelle dissolution de l’Assemblée
Pas question non plus de convoquer de nouvelles élections législatives, estime Hollande, de nouveau élu député en juillet dernier dans son fief de Corrèze (centre). «Je ne vois pas en quoi une dissolution, d’ici six mois, pourrait nous donner une Assemblée différente de celle d’aujourd’hui», divisée en trois blocs et sans majorité, justifie-t-il.
Vers une démocratie parlementaire apaisée
Jugeant «le temps venu pour une démocratie parlementaire apaisée», François Hollande avance même que le nouveau gouvernement de François Bayrou «pourra tenir jusqu’en 2027». A condition toutefois qu’il «concède des gestes significatifs», en particulier sur les retraites et la «justice fiscale», afin de ne pas s’exposer à «des tentations de censure».
L'avenir politique de François Hollande
Concernant son propre avenir politique, François Hollande botte en touche sur la question de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle prévue en 2027.
Nouvelles législatives inenvisageables
François Hollande estime que de nouvelles élections législatives ne changeraient pas la donne actuelle. Voici les raisons principales :
- L'Assemblée actuelle est divisée en trois blocs sans majorité claire.
- Une dissolution dans les six mois ne garantirait pas une Assemblée différente.
- La priorité doit être donnée à la stabilité institutionnelle.
En conclusion, François Hollande appelle au respect des institutions et à la stabilité politique, tout en soulignant la nécessité pour le gouvernement de faire des concessions significatives pour éviter des tentations de censure.