Le président chilien Gabriel Boric a effectué vendredi une visite historique au pôle Sud, réaffirmant la «revendication de souveraineté» du Chili sur la partie du continent blanc qu’il considère comme faisant partie du territoire national, a annoncé la présidence.
Gabriel Boric est le premier dirigeant du continent américain à se rendre au pôle Sud, selon la même source.
«C’est une étape importante pour nous. C’est la première fois qu’un président chilien atteint le pôle Sud, ce qui témoigne de la vocation antarctique du Chili», a déclaré le chef de l’État, selon des images diffusées en direct par la télévision nationale (TVN).
Une visite symbolique et stratégique
Arrivée au pôle Sud
Gabriel Boric est arrivé peu avant 20 h 00 GMT (21 h 00 heure de Suisse) sur la base américaine Amundsen-Scott, située au pôle Sud, dans l’une des régions les plus reculées et hostiles de la planète. Il devait y rester deux heures.
Réaffirmation de la souveraineté
Ce voyage jusqu’au point le plus méridional de la planète «est une réaffirmation de notre revendication de souveraineté» sur l’Antarctique, a assuré Gabriel Boric.
Il «intervient à un moment important pour les activités scientifiques du Chili dans la région», avait indiqué la présidence chilienne en annonçant le déplacement.
Extension des activités scientifiques
Historiquement, le Chili a concentré ses activités dans le secteur nord de la péninsule antarctique. Mais il cherche désormais à les étendre «aux secteurs de la mer de Bellingshausen et de la mer de Weddell», qui entourent la péninsule, précisait la présidence.
Contexte historique et international
Au cours du XXe siècle, des pays comme le Chili mais aussi la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Argentine ou le Japon ont installé des bases en Antarctique, dans le cadre d’expéditions scientifiques tout en affirmant leur présence dans la région.
Depuis 1961, les activités dans la région sont régies par le Traité de l’Antarctique qui vise à préserver le continent des rivalités internationales. Le Chili compte parmi les signataires du traité.
Le Département d’État américain affirme que sept pays, dont le Chili, maintiennent des revendications territoriales en Antarctique, mais «les États-Unis et la plupart des autres pays ne reconnaissent pas ces revendications».
Délégation et logistique
Le président Boric était accompagné de la ministre de la Défense et de la secrétaire à l’Environnement, ainsi que des trois commandants des forces armées.
La délégation s’est rendue de Punta Arenas, dans le sud du Chili, jusqu’à la base de Glaciar Union, sur le continent antarctique à bord d’un avion Hercules C-130. De là, elle a rejoint le pôle Sud à bord de deux hélicoptères et de deux avions de l’armée de l’Air.
Précédents historiques
En 2007, la Première ministre néo-zélandaise de l’époque, Helen Clark, s’était rendue au pôle Sud, suivie en 2011 du premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, rappelle la présidence chilienne. Jens Stoltenberg avait célébré le centenaire de la première expédition à atteindre le pôle Sud, menée par l’explorateur norvégien Roald Amundsen, le 14 décembre 1911.
Revendications de souveraineté
Le Chili, comme plusieurs autres pays, maintient des revendications territoriales en Antarctique. Cependant, ces revendications ne sont pas reconnues par la majorité des pays, y compris les États-Unis.
Activités scientifiques et présence internationale
Les activités scientifiques et les bases installées en Antarctique par divers pays, y compris le Chili, témoignent de l’importance stratégique de cette région pour la communauté internationale.
Cette visite de Gabriel Boric au pôle Sud marque une étape importante dans la politique antarctique du Chili, réaffirmant sa présence et ses ambitions scientifiques et territoriales dans cette région cruciale.