Le ministre français de l’Économie, Éric Lombard, a récemment déclaré dans une interview à la Tribune Dimanche qu'il était prêt à faire des compromis et à dialoguer avec tous les partis politiques afin d'assurer l'adoption du budget. Cette initiative vise à éviter les polémiques et à garantir que tous les élus, qu'ils soient de l'Assemblée nationale ou du Sénat, se sentent légitimement impliqués dans le processus budgétaire.
Dans son interview, Éric Lombard a annoncé qu'il inviterait tous les partis politiques représentés au Parlement à venir discuter au ministère de l’Économie. Cette démarche, qui inclut également la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, vise à créer un dialogue ouvert et constructif. Le ministre a souligné que tous les élus sont légitimes et que leur participation est essentielle pour éviter les controverses récentes, comme celle provoquée par son prédécesseur Antoine Armand.
Un dialogue ouvert et constructif
Invitation à tous les partis politiques
Éric Lombard a déclaré qu'il contacterait tous les partis politiques dès dimanche matin. Il a insisté sur le fait que l'ordre de passage dépendra des disponibilités des élus et que la configuration des discussions sera celle qu'ils souhaitent. Cette approche vise à éviter les préséances et à garantir que chaque parti se sente équitablement représenté. Le ministre a également précisé que sa porte restera ouverte jusqu'au 14 janvier, date du discours de politique générale de François Bayrou, mais également au-delà.
Présentation des résultats au premier ministre
Les résultats de ce dialogue seront présentés au premier ministre François Bayrou, afin qu'ils se traduisent en propositions du gouvernement. Éric Lombard, qui était jusqu'à lundi directeur général de la Caisse des dépôts, a rappelé avoir été en contact permanent avec les élus, locaux ou nationaux. Cette expérience lui permet de comprendre l'importance de la communication et de la collaboration avec les différents acteurs politiques.
Réactions des partis politiques
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a reconnu qu'Éric Lombard était un homme de gauche et un ami, bien qu'il n'exclue pas de censurer le gouvernement Bayrou. En réponse, le nouveau ministre a affirmé qu'il dialoguerait avec tout le monde et qu'il aurait le même discours avec tous les élus. Il a ajouté que certains seraient peut-être plus engagés, d'autres plus réticents, mais que le dialogue est indispensable pour trouver des compromis.
Aménagement du projet de loi de finances
Éric Lombard a indiqué qu'il comptait aménager le projet de loi de finances préparé par le gouvernement Barnier, qui avait été laissé en souffrance durant la navette parlementaire par la censure du 4 décembre. Il a estimé que d'éventuelles hausses d'impôt devront être très limitées et que des économies supplémentaires seront nécessaires. Le déficit serait inscrit dans le texte à un peu au-dessus de 5% du PIB, de façon à protéger la croissance.
Indexation du barème de l'impôt sur le revenu
Le ministre a également abordé la question de l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu. Il a assuré que le budget comportera une indexation du barème, afin que les Français qui ne paient pas d'impôts sur le revenu aujourd'hui n'en paient pas demain. Cette mesure vise à éviter une possible hausse du nombre de personnes assujetties à l'impôt sur le revenu l'an prochain.
Réforme des retraites et menace de barrières douanières
Éric Lombard a émis une condition à un futur aménagement de la loi sur les retraites : les discussions ne doivent pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse. Il a également jugé très sérieuse la menace de barrières douanières agitée par Donald Trump, affirmant que l'Union européenne dispose des armes nécessaires pour répondre vigoureusement.
En conclusion, Éric Lombard semble déterminé à mener un dialogue ouvert et constructif avec tous les partis politiques afin de garantir l'adoption d'un budget crédible et de répondre aux inquiétudes des marchés sur les finances publiques françaises.