Après de longues consultations, le nouveau Premier ministre français, François Bayrou, a enfin dévoilé la composition de son gouvernement, lundi en fin de journée. Quelques revenants en font partie, à commencer par Manuel Valls, qui fut Premier ministre entre 2014 et 2016, durant le mandat du président socialiste François Hollande. En 2018, élu au conseil municipal de Barcelone, ce binational franco-espagnol avait quitté la scène politique française, mais tentait depuis un moment de la réintégrer. Son retour au premier plan en France est donc un succès pour lui, même si le poste de ministre des Outre-Mer n'est pas forcément le plus prestigieux.
Un gouvernement de revenants et de nouveaux visages
Elisabeth Borne, qui dirigeait encore le gouvernement en janvier dernier, fait elle aussi son retour, en qualité de ministre de l'Education. Quant à Gérald Darmanin, son retrait du gouvernement n'aura été que de courte durée: il avait quitté le ministère de l'Intérieur le 21 septembre dernier, lorsque l'éphémère Premier ministre Michel Barnier avait constitué son équipe. Il revient dans celle de François Bayrou, au ministère de la Justice.
Celui qui l'avait remplacé à l'Intérieur, Bruno Retailleau, a été reconduit à son poste, tout comme Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu aux Armées ou Rachida Dati à la Culture. En tout, 19 ministres du précédent gouvernement Barnier ont été reconduits.
L'Economie et les Finances ont été confiées au directeur de la Caisse des dépôts et consignations, une institution financière publique. Eric Lombard écope d'un poste crucial et sera épaulé par Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics, alors que la France affronte l’une des pires crises budgétaires de son histoire récente.
Lui aussi ancien ministre, François Rebsamen, nommé à l’Aménagement du territoire, fait partie avec Juliette Méadel des membres de l'aile gauche de la nouvelle équipe gouvernementale, qui compte 35 membres, dont 18 femmes.
Un socle très ancré à droite
Mais son socle reste très ancré à droite, ce que n'a pas manqué de fustiger le patron du PS, Olivier Faure, qui a jugé sur X que le nouveau gouvernement Bayrou était «une provocation» et un gouvernement de «droite extrême». La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, lui a emboîté le pas, dénonçant sur BFMTV «l’indignité» du Premier ministre, «qui se met entre les mains de l’extrême droite».
Du côté des extrêmes, les mots ont été encore plus durs. Sur X, Mathilde Panot, la cheffe des députés de La France insoumise (LFI, gauche radicale) a raillé «un gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays... avec le soutien de Marine Le Pen et du RN», appelant une nouvelle fois à la censure, et au départ du président Emmanuel Macron.
Réactions de l'extrême droite
Pour le Rassemblement national (RN) «François Bayrou a réuni la coalition de l’échec», a déclaré lundi le président du parti d'extrême droite. «Heureusement que le ridicule ne tue pas. Hélas, rien n’aura été épargné aux Français: François Bayrou a réuni la coalition de l’échec», a réagi sur X Jordan Bardella, promettant qu’en 2025 «plus que jamais, le RN sera là pour défendre et protéger nos compatriotes, en attendant l’alternance».
Retour de Borne et Darmanin
Elisabeth Borne, qui dirigeait encore le gouvernement en janvier dernier, fait elle aussi son retour, en qualité de ministre de l'Education. Quant à Gérald Darmanin, son retrait du gouvernement n'aura été que de courte durée: il avait quitté le ministère de l'Intérieur le 21 septembre dernier, lorsque l'éphémère Premier ministre Michel Barnier avait constitué son équipe. Il revient dans celle de François Bayrou, au ministère de la Justice.
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