En Roumanie, pour contrer l'explosion du bloc nationaliste, les partis favorables à l’UE et à l’OTAN se sont unis pour gouverner. Et ils préparent déjà la présidentielle.
Quatre forces politiques pro-européennes ont trouvé un accord, lundi, pour former un gouvernement en Roumanie, contre l’extrême droite en pleine ascension, et pour désigner un candidat unique à la présidentielle après son annulation surprise.
Un accord politique pour contrer l'extrême droite
«Je désigne comme Premier ministre Marcel Ciolacu», a déclaré le président libéral Klaus Iohannis. «Nous avons un accord politique», avait annoncé plus tôt Marcel Ciolacu, chef social-démocrate du gouvernement sortant.
Une nouvelle majorité issue des législatives
Selon cet accord, la nouvelle majorité issue des législatives du 1er décembre, emmenée par les sociaux-démocrates du PSD, arrivés en tête avec 22% des voix, sera appuyée par les libéraux du PNL, comme lors de la précédente législature. Mais aussi, cette fois, par le parti UDMR de la minorité hongroise et par le Rassemblement des minorités ethniques.
La montée de l'extrême droite
Ce nouveau gouvernement est affaibli par la montée de l’extrême droite, inédite dans ce pays du flanc est de l’OTAN, qui joue un rôle crucial dans le soutien à l’Ukraine, avec qui il partage une longue frontière. Car le parti d’extrême droite AUR a récolté 18% des voix aux législatives et, au total, les trois partis du bloc nationaliste représentent désormais 32% des électeurs.
L'annulation surprise de la présidentielle
D’autant que la formation de cette majorité intervient après un coup de théâtre sans précédent: l’annulation, le 6 décembre, de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, à deux jours du second tour. Auparavant, les autorités avaient déclassifié des documents des services de renseignements étayant les accusations sur le rôle «massif» de TikTok dans la campagne, avec la Russie dans le viseur, l’UE ouvrant par ailleurs une enquête.
La surprise du premier tour
Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête à la surprise générale, balayant les favoris dans les rangs des partis de gouvernement. Cet ancien haut-fonctionnaire de 62 ans, critique de l’UE, de l’OTAN et de toute aide militaire à l’Ukraine, avait alors parlé de «coup d’État» et estimé que la «démocratie était en danger».
Un candidat commun pour la présidence
Le nouveau gouvernement roumain devra organiser le scrutin et les forces politiques composant la majorité se sont mises d’accord pour avoir un candidat commun à la présidence, Crin Antonescu, un ancien président libéral du Sénat. Reste encore à fixer une date pour l'élection présidentielle.
Moscou dans le viseur
La situation politique en Roumanie est complexifiée par les soupçons d'ingérence étrangère, notamment de la part de la Russie. Les documents déclassifiés par les services de renseignements roumains pointent du doigt le rôle de TikTok dans la campagne électorale, ce qui a conduit à l'annulation de la présidentielle.
Un candidat pour un scrutin pas encore fixé
Bien que les partis pro-européens aient réussi à s'unir pour former un gouvernement et désigner un candidat commun à la présidence, la date du scrutin présidentiel reste à déterminer. Cette incertitude ajoute une couche supplémentaire de complexité à la situation politique roumaine.
En conclusion, la Roumanie se trouve à un tournant politique crucial, avec une alliance pro-européenne cherchant à contrer la montée de l'extrême droite et à stabiliser la situation politique du pays.